À Plougrescant, ce maraîcher est payé pour moins polluer ( LT.fr 26/06/2023)

Les Paiements pour services environnementaux (PSE) ont permis à Stéphane Le Goff, maraîcher à Plougrescant, de « franchir le pas du non-désherbage » et de limiter, ainsi, les herbicides qui polluent les cours d’eau.

Installé à Plougrescant depuis 2007, Stéphane Le Goff produit des choux-fleurs (20 ha), des artichauts (10 ha), des potimarrons, des tomates (6 000 m2, en serre) et des céréales. (Le Télégramme/Camille André)

« Avec le temps, on s’inscrit dans une démarche de progrès. » Depuis 2007 et son installation à Plougrescant, Stéphane Le Goff, producteur légumier basé au Lannou, a évolué avec son métier. Depuis un an, il a intégré le dispositif expérimental de Paiements pour services environnementaux (PSE), qui accompagne les agriculteurs vers des pratiques plus vertueuses pour l’environnement. Financé par l’Agence de l’eau, il est localement mis en œuvre par Lannion-Trégor Communauté. Stéphane Le Goff conduit désormais 26 des 34 hectares de son exploitation sans herbicides. Il contribue ainsi à une meilleure qualité de l’eau du bassin-versant du Lizildry, dont les analyses ont plusieurs fois relevé une pollution aux nitrates et aux pesticides.

Sur ses parcelles, Stéphane Le Goff produit des choux-fleurs (20 ha) et des artichauts (10 ha), « un peu de potimarrons pour l’hiver et des céréales ». Auxquels il faut ajouter 6 000 m2 de tomates poussant sous serre. Grâce au PSE, le producteur est rémunéré 240 € par ha conduit sans herbicides la première année, puis 140 € par ha les quatre années suivantes. L’enveloppe est limitée à 12 000 € par an et par agriculteur engagé dans le dispositif. « Le PSE arrivait vraiment au bon moment pour moi, cela m’a permis de franchir sereinement le pas du non-désherbage », raconte-t-il. Notamment en compensant financièrement la perte de temps engendrée par le binage.

Choux-fleurs et potimarrons sans herbicides, artichauts à l’essai

Pour le moment, l’exploitant a cessé d’utiliser des herbicides sur toute sa production de choux-fleurs ainsi que sur ses potimarrons. « Pour les artichauts, je ne suis pas encore prêt car c’est plus pointu. Mais j’ai quand même fait l’essai sur un hectare et demi. On verra ensuite. » Le PSE peut aussi aider les exploitants à investir dans du matériel, comme les bineuses. « On en voit de plus en plus dans les exploitations grâce à ses aides financières », note Stéphane Le Goff. Il a aussi équipé ses machines d’effaces traces afin d’éviter les ruissellements vecteurs d’érosion et de transferts de polluants.

Je me demande si les consommateurs se rendent compte que l’on a un produit vertueux, produit par des agriculteurs soucieux de bien faire.

Ces évolutions, c’est aussi une manière « de ne pas rester à côté des attentes sociétales », poursuit l’agriculteur, qui s’était déjà employé, avant le PSE, à recréer des talus pour éviter les écoulements de terres pendant les orages. « On se doit de suivre les progrès techniques et les dispositifs comme le PSE nous y aident. » En pleine crise de l’artichaut, boudé des consommateurs et dont les références locales sont peu privilégiées par les grandes surfaces, Stéphane Le Goff pousse la réflexion : « Je me demande si les consommateurs se rendent compte que l’on a un produit vertueux, produit par des agriculteurs soucieux de bien faire. Peut-être faudrait-il que l’on arrive à se mettre davantage en avant. »

Auteur : Camille André

Source : À Plougrescant, ce maraîcher est payé pour moins polluer | Le Télégramme (letelegramme.fr)

URL de cet article : À Plougrescant, ce maraîcher est payé pour moins polluer ( LT.fr 26/06/2023) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

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