À Plozévet (29 S), un producteur laitier tire la sonnette d’alarme : « On consomme quatre fois plus d’eau qu’en 1976 ! » (LT.fr-11/08/22-16n47)

Mercredi matin, c’était ambiance spa dans la salle de traite pour faire baisser la température ressentie par les vaches laitières
Situation de crise sécheresse sur le Finistère. On a rencontré Luc Quéméner, éleveur laitier en Gaec avec son frère, à Kermenguy, à Plozévet. Un élevage de 170 bêtes, dont 95 laitières, des génisses et des veaux, mis à mal par les fortes températures.

Quelle est la situation pour vous, actuellement ?

D’emblée, j’ai envie de dire que ce que disait le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, qui a évoqué « des impacts irréversibles sur le climat » dans son dernier rapport, NDLR) n’était pas faux, on y est, là ! 2021, côté précipitations, c’était 950 mm d’eau, là, on est qu’à 360. On travaille en système herbager, pour que nos pâtures repartent en herbe à l’automne, on aurait besoin d’un mètre d’eau dans les six mois qui viennent… On a déjà ajusté les périodes de vêlage à la courbe de pousse de l’herbe et on s’axe vers des races plus rustiques.

Vous avez un puits, mais…

Une vache boit 100 l d’eau par jour. On dispose effectivement, sur la ferme, d’un puits creusé par mon père en 1976, année de sécheresse. Le niveau diminue… Aujourd’hui, on consomme quatre fois plus d’eau qu’en 1976 ! Nos pâtures sont « cramées », on nourrit les bêtes avec l’herbe stockée pour l’hiver mais la production de lait baisse.

Qu’avez-vous mis en place pour vos bêtes ?

Aujourd’hui, en grosses chaleurs, on garde nos bêtes sous bâtiment. Il faut savoir qu’une vache, de par sa rumination, ressent 10 °C de plus que nous, humains. Alors, on les bichonne. On a installé un brumisateur dans la salle de traite. Il est actuellement à son niveau maximum. Les vaches ne veulent plus quitter cette atmosphère de brouillard qui leur fait du bien. Et, en plus, ça limite les mouches.

Quelle évolution voyez-vous ?

Changement du climat, situation géopolitique, coût des énergies, démographie agricole : le consommateur, toujours habitué aux prix bas, devra s’habituer à payer plus cher son alimentation. Le modèle devra changer avec moins de produits mais plus de qualité.

source: https://www.letelegramme.fr/dossiers/ete-2022-vague-de-chaleur-precoce-en-france/a-plozevet-un-producteur-laitier-tire-la-sonnette-d-alarme-sur-la-secheresse-on-consomme-quatre-fois-plus-d-eau-qu-en-1976-11-08-2022-13145395.php

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