À Quimper, faute d’effectifs suffisants, l’Ehpad Ti Glazig traverse une nouvelle crise (LT.fr-1/02/24)

À la suite des départs d’infirmiers et d’aides-soignants, l’Ehpad Ti Glazig, à Quimper, est à nouveau en difficulté. (Lionel Le Saux/Le Télégramme)

À la suite d’une pénurie de personnel, l’Ehpad Ti Glazig, à Quimper, est en difficulté. Une situation récurrente dans cette maison de retraite, qui inquiète les familles des résidents autant que les soignants.

Par Laura AYAD.

Fin août, déjà, l’alarme avait été sonnée… Supervisé par le centre hospitalier de Quimper-Cornouaille, l’Ehpad Ti Glazig, à Quimper, est à nouveau dans le rouge. Depuis le mois de décembre, l’établissement fait face à une importante pénurie de personnel qui impacte son fonctionnement. Une situation qui n’a rien d’inédit dans cette maison de retraite, où les difficultés sont récurrentes depuis la pandémie de covid-19, mais qui s’est aggravée ces dernières semaines.

Des soignants non remplacés

« Ce qui s’est passé, c’est que du personnel a postulé sur d’autres postes, en dehors de l’établissement et il a été retenu. Malheureusement, personne n’a postulé pour les remplacer ou n’a été retenu, explique une représentante CFDT du personnel, elle-même infirmière au sein de l’établissement. Résultat, il nous manque au moins trois aides-soignants et trois infirmiers. »

Jeudi 25 janvier, une réunion d’urgence s’est tenue pour tenter de trouver une sortie de crise. L’une des propositions esquissées a été de proposer aux infirmiers de travailler sur un rythme de douze heures au lieu de sept heures trente habituellement. Une solution aux airs de pis-aller, qui ne résout pas le problème sur le fond. « C‘est une situation vraiment critique, insiste la déléguée syndicale. Il faut vraiment que la direction fasse autrement pour donner envie aux gens de nous rejoindre. Il est temps d’agir non seulement sur les salaires, mais aussi sur les fiches de poste, l’évolution de carrière… Le travail en Ehpad devrait être une étape obligatoire dans le parcours professionnel, quitte à y rester quelques années. »

Dans ces conditions, on a peur qu’un jour quelqu’un commette une erreur. On sait que le personnel fait de son mieux mais forcément, ce n’est pas rassurant.

L’impasse sur certains soins

Autre conséquence de la pénurie de personnel soignant : l’infirmière cadre, en charge de la supervision, participe elle-même régulièrement à la distribution des traitements. « Mais elle le fait au détriment de son poste d’encadrante », déplore l’infirmière, qui note également la charge de travail supplémentaire pour ses collègues : « On est sur plusieurs postes en même temps et sur plusieurs étages différents. »

Du côté des proches des résidents, ils sont plusieurs à être inquiets : « Dans ces conditions, on a peur qu’un jour quelqu’un commette une erreur, confie Marine, la fille de l’une des pensionnaires. On sait que le personnel fait de son mieux mais forcément, ce n’est pas rassurant. »

De ce point de vue, la représentante du personnel se veut rassurante : « Pour le moment, tout ce qui est médical est fait. On essaye de toujours être en binôme pour assurer une certaine sécurité… Je ne sens pas un risque ou un danger accru. Ce qui est compliqué, c’est le ‘‘plus’’ : les douches, le ménage, le shampooing… Ça, on ne peut plus le faire ou en tout cas pas aussi bien qu’on le devrait. »

Des démarches de recrutement mises en place

De son côté, la direction de l’hôpital assure rester vigilante de sorte à garantir à chaque résident un niveau d’accompagnement suffisant malgré le manque de personnel : « La direction de l’établissement est mobilisée pour pallier les situations d’absentéisme. Elle poursuit activement toutes les démarches de recrutement pour pourvoir l’ensemble des postes d’infirmiers et aides-soignants. La direction tient à souligner l’entraide et le fort investissement des équipes et de leur encadrement. Par ailleurs, l’élaboration d’un nouveau projet social est en cours, en concertation avec des professionnels du centre hospitalier et les représentants du personnel : un axe prioritaire vise à renforcer l’attractivité et la fidélisation des professionnels. Des contacts réguliers sont organisés avec les familles des résidents qui sont tenues informées de l’évolution de la situation et des démarches en cours. »

Source: https://www.letelegramme.fr/finistere/quimper-29000/a-quimper-faute-deffectifs-suffisants-lehpad-ti-glazig-traverse-une-nouvelle-crise-6517423.php

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