À Quimper, les espaces verts durement touchés par la sécheresse estivale(LT.fr-12/09/22-8h)

À Quimper, les marronniers ont souffert des fortes chaleurs et du manque d’eau qui a sévi tout l’été. Certains spécimens des quais de l’Odet ont perdu beaucoup de leur feuillage, quand d’autres affichent, depuis quelques semaines déjà, des couleurs automnales.
Quimper est une ville particulièrement verte, avec ses arbres, ses jardins, ses jardinières sur les passerelles de l’Odet. Les espaces verts ont subi de plein fouet la sécheresse de l’été et les mesures de restriction. Quelles seront les conséquences pour la ville qui détient, depuis 1988, le label « Quatre fleurs » ?

« Les feuilles de certains arbres sont couleur roux vif ! Une couleur d’automne qui est apparue dès fin juillet-début août ! », déplore Gwenaëlle Noyer, technicienne au sein du service des paysages de la ville de Quimper. L’été caniculaire n’a pas épargné les espaces verts. Au total, le patrimoine paysager de la capitale de Cornouaille, ce sont 428 hectares de parcs et jardins, d’espaces boisés, de cimetières, de cours d’écoles, etc. Une superficie dont Quimper peut s’enorgueillir puisque la ville affiche 67 m² d’espaces verts par habitant, contre 51 m2 en moyenne dans les 50 plus grandes villes de France. « Même s’il est trop tôt pour tirer un bilan, nous avons pu observer les conséquences de la situation de sécheresse qui a marqué l’été », précise Valérie Huet-Morinière, adjointe chargée de la végétalisation.

En ce début de mois de septembre, les marronniers des quais de l’Odet arborent déjà des couleurs d’automne. Une des conséquences de la sécheresse de l’été.
En ce début de mois de septembre, les marronniers des quais de l’Odet arborent déjà des couleurs d’automne. Une des conséquences de la sécheresse de l’été.

Un été de restrictions

Les premiers signaux d’alerte étaient apparus dès le mois de mai, période à laquelle le service des espaces verts craignait déjà des mesures de restrictions de l’arrosage émanant de la préfecture. L’inquiétude planait fortement autour des jardinières. « Ce serait désolant car c’est le travail dans les serres d’une l’année qui serait gâché », nous avait confié Estelle Le Tuhaut, responsable du service entretien des espaces verts de Quimper. Ce qui devait arriver arriva. Le 5 août, face la situation de sécheresse persistante, la municipalité a dû prendre des mesures drastiques d’économie d’eau. Massifs, ronds-points, pelouse et jardinières des quais de l’Odet ont été mis au régime sec. Le 11 août, le préfet du Finistère classait l’ensemble du département du Finistère en situation de crise sécheresse. Les municipalités ont reçu l’interdiction d’arroser les espaces verts et massifs de fleurs ainsi que les terrains de sport. Une situation qui est d’ailleurs toujours d’actualité malgré les précipitations de fin août et début septembre. La préfecture du Finistère ayant annoncé, vendredi 2 septembre, la prolongation de l’état de crise sécheresse durant tout le mois de septembre.

« Le printemps nous en dira plus »

En ce début septembre, le constat est sans appel. Les marronniers ont souffert des fortes chaleurs et du manque d’eau. Sur les quais de l’Odet, certains ont perdu beaucoup de leur feuillage, quand d’autres affichent, depuis quelques semaines déjà, des couleurs automnales. « Les peupliers n’avaient déjà plus de feuilles fin juillet », ajoute Gwenaëlle Noyer. Pire, « il y a sans doute des arbres qui sont déjà morts mais cela ne se voit pas encore. Le printemps nous le dira. Les arbres morts ne bourgeonneront pas ou très peu ». Quimper risque donc d’être moins fleurie au printemps. « Quand l’eau vient à manquer, l’arbre ralentit son métabolisme. Il va abandonner une partie de son feuillage. Il est donc possible que ces arbres donnent moins de bourgeons dans quelques mois », complète la technicienne du service des paysages de la ville. « Aux beaux jours, nous serons donc très vigilants ».

« Cet été, la ville a perdu en qualité florale »

Le plus gros des stigmates de cet été de sécheresse ne sera pas visible tout de suite. Il n’empêche que dès le mois d’août, les jardinières ont dû disparaître du paysage. Restrictions d’eau obligent, la municipalité ne pouvait pas laisser en place des bacs remplis de fleurs mortes de soif. « C’est vrai que l’on a produit ces fleurs en serre et que ces plantes n’ont pas eu la durée de vie espérée. La ville a perdu en qualité florale dans la seconde partie de l’été », reconnaît Valérie Huet-Morinière. En revanche, les 21 jardinières en chêne, installées au mois de mars, ont bien résisté. Elles sont venues prendre la place des marronniers des quais de l’Odet, abattus pour cause de maladie. Ces dernières sont transitoires et laisseront place à de nouveaux arbres d’alignement d’ici deux à trois ans.

Les 21 jardinières en chêne, installées au mois de mars sur les quais, ont bien résisté à la sécheresse malgré l’arrêt de leur arrosage début août.
Les 21 jardinières en chêne, installées au mois de mars sur les quais, ont bien résisté à la sécheresse malgré l’arrêt de leur arrosage début août.

Johanne BOUCHET

source: https://www.letelegramme.fr/finistere/quimper/a-quimper-les-espaces-verts-durement-touches-par-la-secheresse-estivale-12-09-2022-13177036.php

Quel sera le paysage quimpérois de demain ?

Pour la municipalité, cet été aride a mis en lumière, encore davantage, les enjeux de la crise climatique. « La végétalisation est la clé du changement climatique », souligne l’adjointe. « Même si nous n’avons pas de visibilité à long terme sur l’évolution du climat, nous devons anticiper ces changements », complète Albéric Levain, à la tête de la direction des paysages. « La clé, c’est la diversification des essences d’arbres. Nous devons tester de nouvelles essences qui vont pouvoir mieux s’adapter à ces nouveaux climats ». On ne peut alors s’empêcher de penser au jardin de la Retraite, rue Elie-Fréron, où s’épanouissent plusieurs variétés de plantes exotiques, comme des bananiers. « Ce jardin est peut-être un avant-goût du paysage quimpérois de demain ? », pose Albéric Levain.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *