Par Olivier SCAGLIA
Pour une augmentation progressive des salaires en fonction de l’ancienneté : environ 150 salariés de Génération, société complémentaire de santé et de prévoyance privée (Groupe Verlingue) ont observé une journée de grève, ce jeudi à Quimper.
« Quinze ans d’ancienneté : 100 € d’écart avec une chargée de dossiers qui vient d’arriver dans l’entreprise ». Salariée de longue date chez Génération, (société complémentaire de santé et de prévoyance privée – Groupe Verlingue), cette maman élevant seule deux ados et qui préfère rester anonyme ne discute pas le fait que les salaires des nouveaux aient été revus à la hausse. Elle s’en félicite, même. Une « simple » adéquation avec la réalité : « du point de vue du contexte inflationniste général. Et puis, surtout, en raison de la situation de croissance de l’entreprise ». D’ailleurs pas contestée par la direction qui annonce entre 10 % et 15 % pour l’exercice 2023. « On commence à serrer le budget nourriture avec mes deux filles. On ne part pas en vacances », assure-t-elle.
« Faire avancer le salaire des gens qui ont de l’ancienneté »
« Aujourd’hui notre souci, c’est de faire avancer le salaire des gens qui ont de l’ancienneté dans l’entreprise », explique Céline Deutsch déléguée CGT, la seule organisation professionnelle représentée chez Génération ayant appelé à une journée de grève, ce jeudi 5 octobre, sur le site quimpérois, à Créac’h Gwen.
On à l’impression que nous sommes les méchants, mais nos salaires sont bas. Vous savez que c’est la première fois, cette année, que je vois des salariés faire appel au syndicat pour des aides financières ?
« On a l’impression que nous sommes les méchants, mais nos salaires sont bas. Vous savez que c’est la première fois, cette année, que je vois des salariés faire appel au syndicat pour des aides financières ? », interroge-t-elle tandis que 110 à 130 employés grévistes sont massés sur les rives de l’Odet. « Une trentaine en télétravail participe aussi à la grève », assure-t-elle.
Primes et intéressement : pas le même poids que le salaire
« Nous sommes bien conscients du contexte inflationniste et avons appliqué un partage de la valeur financière dès février par des primes de 700 € à 900 € », répond Matthieu Havy, directeur général de Génération, n’esquivant pas plus avant la question du salaire. « Nous avons mené des NAO signées par la CGT. Oui, nous avons regardé les salaires d’entrée et appliqué une augmentation de 12 % – 8 % hors minima », assure le responsable.
Nous sommes dans la norme de ce que pratiqué dans notre secteur d’activité
Il ne manque pas de rappeler le « versement d’une participation équivalent à deux mois de salaire (Ne comptant pas pour la retraite ; imposable si versée ; non imposable si immobilisée pendant plusieurs années NDLR). Nous sommes dans la norme de ce que pratiqué dans notre secteur d’activité, y compris pour les gens qui ont de l’ancienneté », clôt le dirigeant. « 4 % d’augmentation sur des salaires de 1 500 € au bout de quinze ans quand l’inflation est à 6 %… La direction ignore sans doute qu’un très grand nombre de ses salariés sont allocataires de la Caf », oppose la déléguée syndicale.
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