
La CGT appelait, ce jeudi 27 octobre, à une journée de mobilisation interprofessionnelle pour les salaires, dans la continuité de celle du 18 octobre. Une quarantaine de personnes se sont retrouvées aux abords du siège du Medef, à Quimper.
« Comment vivre ? On ne vit pas, on ne peut pas », résume Isabelle Le Guillou, factrice et maman de deux enfants. Son salaire est de 1 350 € net, avec onze ans d’ancienneté. Elle partage la crainte d’un bon nombre des salariés syndiqués réunis ce jeudi matin. « Cet hiver, face à l’inflation, il va falloir faire des choix : se nourrir, se chauffer ou mettre du carburant dans la voiture ». « Les aides du gouvernement vont s’arrêter, on va faire comment après ? », s’interroge Gilles Le Goff, agent territorial.
Chez nous, le salaire de base est à 8 €/h, ça n’est même pas le Smic !
« On ne veut pas de chèques »
Ils sont plusieurs à fustiger les primes et les chèques, qui ne sont pas soumis à cotisations sociales. Le personnel médico-social présent est écœuré. « On n’a toujours pas le Ségur pour tous. On revendique la même chose que la fonction publique hospitalière, qui a obtenu une augmentation 183 € nets par mois », explique Julien Quilliec, moniteur d’atelier en Esat des Papillons Blancs. « Nos grilles de salaires ne sont pas indexées sur le Smic. Chez nous, le salaire de base est à 8 €/h, ça n’est même pas le Smic ! », s’indigne Florence, infirmière au sein de la Fondation Massé-Trévidy.
Le temps partiel, insuffisant
Les conditions de travail sont aussi pointées du doigt. Plusieurs aides-soignants syndiqués Fehap soulignent la part importante de salariés qui subissent un temps partiel, insuffisant pour vivre. La profession est souvent exercée par des femmes, seules ou séparées, qui peinent à joindre les deux bouts. « Les horaires décalés, les jours fériés, ça, on l’a choisi avec le métier, mais on ne peut pas continuer avec des contrats aussi précaires », résume une jeune aide-soignante.
Philippe Riou, délégué syndical à La Poste, pointe les problèmes de sous-effectif dans sa profession. « Fonctionner avec 30 % d’intérimaires, cela éreinte les titulaires. Et sur l’âge de départ à la retraite, 65 ans pour un facteur, c’est aberrant. Le métier est physique ».
La CGT appelle à une autre journée de mobilisation le 10 novembre.