Près de 7 500 manifestants ont défilé ce mardi 7 mars 2023 à Quimperlé (Finistère), pour mettre un « coup d’arrêt au projet de réforme » des retraites. Une mobilisation historique.
3 200 manifestants le 19 janvier 2023, 5 000 le 31 janvier, 6 000 le 11 février à Quimperlé (Finistère)… Combien ce mardi 7 mars, sixième journée de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites ? 7 500, du jamais vu à Quimperlé. L’intersyndicale appelait à mettre la « France à l’arrêt » et a été entendue. Les banderoles des syndicats de Bigard, Duc ou encore Capitaine Cook se suivent.
Et ils sont de nouveau des centaines, rassemblés à 10 h 30, sur le parvis Simone-de-Bollardière, à la gare de Quimperlé, pour refuser en bloc la reforme. Avec aussi ce mardi, le renfort de représentants de la confédération paysanne.
À la veille de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, les interventions au micro pointent les « conséquences particulièrement néfastes du projet de loi qui va aggraver les inégalités femmes-hommes ». En rappelant « des salaires de femmes toujours inférieurs de 25 % en moyenne à ceux des hommes en 2023 », et que les femmes sont deux fois plus nombreuses à travailler jusqu’à 67 ans…
La parole aux femmes
« Si je suis là, c’est que le gouvernement n’entend rien », réagit Sylvie, 57 ans, agente territoriale, « en temps partiel à 80 % ». Elle est venue avec sa fille et ses petits enfants joindre sa voix à « toute cette foule » et dire son « inquiétude pour l’avenir ».
Dans la foule des manifestants, de nombreux élus de l’intercommunalité ou des municipalités locales, des travailleurs indépendants, des artistes, des salariés du privé et du public. Pas forcément tous syndiqués, mais tous contre la réforme des retraites présentée par le gouvernement.
Et les Rosies, venues à nouveau appuyer le rythme de la contestation. Accompagnées d’un orchestre perché sur un char improvisé.
En colère ? « Ce n’est pas le mot. Je suis mobilisée et déterminée à faire bouger les choses », répond Sophie, 51 ans, accompagnante d’élèves en situation de handicap. Mère de trois enfants, elle raconte son temps partiel « 24 heures payées 20 heures », les 1 010 € nets à la fin du moins et l’obligation d’être en colocation pour payer son loyer et surnager. Mais pas question de courber l’échine : « Mieux vaut mourir debout, qu’assise. »
Et dans cette mobilisation historique, ce slogan en ritournelle : « La retraite à 60 ans, on s’est battu pour la gagner, on se battra pour la garder. »
Renaud GARNIER et Béatrice GRIESINGER
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