À Rennes, 51 enfants dorment sous les tentes au parc de Maurepas. (OF.fr – 25/09/23)

Maia et sa famille viennent de Géorgie. Après avoir été logés deux mois à l’hôtel à la suite de la naissance de leur fille au mois de juillet, ils retourneront sous une tente à partir de ce jeudi 28 septembre.
Maia et sa famille viennent de Géorgie. Après avoir été logés deux mois à l’hôtel à la suite de la naissance de leur fille au mois de juillet, ils retourneront sous une tente à partir de ce jeudi 28 septembre. | OUEST-FRANCE

Par Sophie BACONIN.

Après avoir été logée à l’hôtel, à la suite de la naissance de leur fille, une famille géorgienne se retrouve désormais sans hébergement et obligée de loger sous une tente au parc de Maurepas. Ils ne sont pas les seuls dans cette situation.

Dormir sous une tente, avec trois enfants dont un bébé de deux mois, c’est ce qui attend Maia et Nukri. Logés à l’hôtel à titre dérogatoire depuis la fin du mois de juillet, après la naissance de leur fille Elena, ils vont devoir s’installer au parc de Maurepas où vivent actuellement 121 migrants dont 51 enfants. Pour la famille originaire de Géorgie, la nouvelle est difficile. « Elena a deux mois donc cela signifie qu’elle n’est plus vulnérable ? Ici, il n’y a pas d’électricité. Quand il n’y a plus de lumière du jour, il n’y a plus de lumière du tout, se désole Camille, bénévole de l’association humanitaire Utopia qui agit au quotidien pour venir en aide aux migrants. Et pour l’eau, il faut aller la chercher à une fontaine qui n’est pas potable. Il faut comprendre que s’ils sont venus en France, c’est parce qu’il y a une raison. » Hier, la météo était plutôt clémente mais bientôt les températures redescendront. « Les enfants toussent, s’inquiète Maia. Il y a beaucoup d’humidité, c’est dangereux. »

121 personnes dont 51 enfants vivent actuellement sous les tentes au parc de Maurepas, à Rennes. | OUEST-FRANCE

Plusieurs bébés de moins d’un an

Sous les tentes, la moitié des personnes ont fait des demandes d’asile qui ont été déboutées. D’autres sont en attente d’un accueil en centre d’hébergement. Certains ont un titre de séjour. Ils viennent de Géorgie, Serbie, Arménie, Albanie mais aussi du Congo, Nigeria, Rwanda, Côte d’Ivoire et du Pérou. Parmi eux des familles avec des bébés.

Junior est père de deux jeunes enfants de 2 ans et 5 mois. Venu de Kinshasa, au Congo, lui et sa famille ont d’abord passé six mois dans un centre de demandeur d’asile à Pontivy (Morbihan) avant de s’installer au parc des Gayeulles où ils ont été délogés le 13 septembre. Ils sont maintenant eux aussi au parc de Maurepas. « C’est très compliqué, explique-t-il. La nuit, il fait vraiment froid. Nous souffrons. J’ai un bébé qui pleure beaucoup. Qu’est-ce que je dois faire ? »

Junior aimerait offrir une vie stable à ses enfants. « Je ne sais pas ce que l’avenir va nous donner, poursuit-il. Il faut que je travaille, j’ai besoin d’argent pour les nourrir. Je sais faire de la peinture, du nettoyage, plein de choses. Mais sans papier, je ne peux rien faire. On attend chaque jour d’avoir des nouveaux éléments pour qu’on étudie notre situation. C’est vraiment difficile. »

« Aucun enfant à la rue cet hiver ? »

Ce dimanche, quelques habitants du quartier sont venus apporter des couvertures et des vêtements chauds. « C’est ce dont nous avons besoin, commente Camille. Des palettes aussi, des bâches car quand il pleut, c’est la catastrophe. Nous avons perdu une partie des affaires quand nous avons déménagé des Gayeulles. » Elle précise que les dons peuvent être faits directement sur place ou au local de l’association Utopia. Elle s’interroge : « Les familles seront-elles mises à l’abri de manière à ce qu’il n’y ait aucun enfant à la rue cet hiver ? »

Sollicitée par nos soins, la préfecture n’a pas donné suite.

Source : À Rennes, 51 enfants dorment sous les tentes au parc de Maurepas (ouest-france.fr)

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