
De nombreux parents en colère se sont rassemblés devant les portes de l’école Trégain, à Rennes, ce mardi matin. La fusillade de Maurepas, qui a fait 2 morts, a fait culminer leurs inquiétudes.
C’est un « ras-le-bol » des habitants qui s’exprime, ce mardi 4 avril, aux portes de l’école Trégain. En plein cœur du quartier de Maurepas, à Rennes, les locaux de l’élémentaire et de la maternelle sont à deux pas du Gros Chêne. Une place où, il y a une semaine, deux personnes ont été tuées dans une fusillade. L’insécurité grandissante du quartier a poussé les parents de l’école à se rassembler, dès 8 h, pour manifester leur colère et exprimer leurs inquiétudes. Ils sont une cinquantaine sur le parvis, devant les portes des locaux de l’élémentaire, « fermées symboliquement ».
Éviter un drame à l’école Trégain
Les enfants pouvaient tout de même être accueillis par l’entrée de la maternelle, même si certains parents ne les ont pas envoyés à l’école, « en signe de protestation ». Pour comprendre cette action, il faut rembobiner le fil. « Il y a plus de 15 jours, le directeur de l’école nous a fait un discours solennel des faits de violences qui montaient dans l’école, et du temps passé pour éviter un drame », explique Claire Longchamp, maman et parent d’élève de l’école Trégain. Ils ont aussi eu écho d’une personne, en fuite, qui se serait introduite dans la cantine, heureusement vide de tout enfant.
Manque de moyens dans les écoles
« On ne peut pas tout mettre sur le dos des dealers », soupire-t-elle, « mais on a des gens qui vendent de la drogue devant les fenêtres de classes de petite section. Ce n’est pas possible ». En cause, également : le manque de moyen humain. « On parle des services médico-sociaux dont on retire les moyens. Les écoles sont en bout de chaîne, et on en voit les résultats ». Résidant hors du Gros Chêne, Claire et ses enfants subissent moins « les violences et le deal » dont témoigne un petit groupe de mamans qui, elles, vivent au cœur du quartier. Une chose est sûre : « L’épisode de la fusillade a cristallisé une forme de colère », souligne la représentante des parents d’élève.
Quelles pistes pour apaiser la situation ?
Ces derniers, alertés par cette montée des violences dans l’établissement, avaient déjà entamé des discussions avec des élus. Gaëlle Rougier, adjointe à l’éducation à la Ville de Rennes, était par ailleurs présente ce matin, ainsi que l’Inspecteur de l’académie de Rennes. « On a senti un soutien de la Ville et des institutions », assure Claire. Une de leurs propositions est d’instaurer la présence d’éducateurs spécialisés pour « accompagner les enfants et décharger les enseignants ». Souci, l’Éducation Nationale serait démunie face à cette demande, puisqu’elle ne dispose pas de ces professionnels. « Une concertation se met en place dans le cadre de la Cité éducative », explique l’habitante de Maurepas, « mais pour l’instant, il n’y a aucune certitude ».
Auteur : Elissa Abou Merhi