À Rennes, l’école Marcel-Pagnol est noyée sous les effectifs, les parents s’inquiètent. ( OF.fr – 27/02/23 )

À l’école Marcel Pagnol, une neuvième classe ouvrira à la rentrée 2024.
À l’école Marcel Pagnol, une neuvième classe ouvrira à la rentrée 2024. | ARCHIVES OUEST-FRANCE

À Rennes, depuis l’arrivée des nouveaux immeubles de la ZAC Baud-Chardonnet, l’école Marcel-Pagnol peine à gérer l’explosion de son effectif. Les difficultés s’enchaînent, la mairie tente de suivre. Mais avec le report de l’ouverture du groupe scolaire Miriam-Makeba, l’inquiétude des parents monte.


C’est officiel, le groupe scolaire de Baud-Chardonnet, Miriam-Makeba, qui devait ouvrir en septembre 2023 à Rennes (Ille-et-Vilaine), voit son inauguration reportée à septembre 2024. La cause : « Les travaux ont pris du retard après la mise en redressement judiciaire d’une entreprise et à des difficultés d’approvisionnement liées au contexte national », énonce Gaëlle Rougier, adjointe en charge de l’éducation.

Le groupe Miriam-Makeba a pour vocation d’accueillir les enfants des familles arrivées dans les logements du nouveau quartier Baud-Chardonnet, qui comptera à terme plus de 5 000 habitants.

En attendant, les enfants sont scolarisés à l’école Marcel-Pagnol, dans le quartier Beaulieu. Mais cette dernière fait face à de grandes difficultés dans la gestion de son effectif, celui-ci ayant doublé depuis 2015.

Une explosion des effectifs

En élémentaire, le nombre d’élèves est passé de 152 en 2015 à une prévision de 304 élèves à la rentrée scolaire 2023. Quant à la maternelle, on comptait 143 élèves en 2015 et une prévision à plus de 220 pour septembre 2023.

Pour absorber ce choc, l’école ouvrira une neuvième classe, en septembre 2023. Or, les locaux ne sont pas, à l’origine, dimensionnés pour autant de classes. « Ce sont 80 petits prévus qui vont manquer de dortoirs », remarque Nicolas Taillepied, l’un des délégués des parents d’élève.

Des parents inquiets

Il y a bien un dialogue entre les parents d’élèves et la Ville, notamment avec Gaëlle Rougier, l’élue en charge du projet. Mais la gestion des difficultés et les propositions faites par la municipalité ne satisfont pas les parents d’élèves. « On a l’impression que la Ville a du mal à évaluer la démographie du quartier. Plutôt que d’installer des moyens temporaires, ils préfèrent qu’on serre les dents jusqu’à l’ouverture » , explique Nicolas Taillepied.

Le délégué déplore : « Le rythme des enfants n’est pas respecté. Par exemple, on a demandé un préfabriqué aménagé permettant d’accueillir les enfants dans de bonnes conditions, mais rien n’a finalement été anticipé. »

Bibliothèque transformée en dortoirs, manque de salles de motricité, cantine surchargée, « il y a tellement d’enfants, ils sont parfois 50 à attendre dans le rez-de-chaussée du bâtiment avant de monter dans leur classe. C’est tout une organisation ».

Pour ce qui est de la cantine, un préfabriqué a été conçu pour améliorer le flux. Mais les élèves de primaires mangent à 13 heures or « certains arrivent à 7 h 30, ils n’ont pas de collation. Ça fait un peu long », argue Nicolas Taillepied.

Face à cette organisation, des parents s’inquiètent : « Trente minutes de motricité sont obligatoires par jour. Sauf que les huit classes occupent déjà huit créneaux. Il est arrivé que des élèves en moyenne section aient vu leur sieste supprimée alors qu’ils en avaient besoin », raconte le délégué.

Prévue pour septembre 2023, l’école Miriam Makeba n’ouvrira finalement ses portes qu’en septembre 2024. | BRUNO MADER ARCHITECTE

Faire de la sécurité routière une priorité

Autre cheval de bataille des parents d’élèves de Marcel-Pagnol, la sécurité routière. « L’arrivée à l’école le matin ne se fait pas dans le calme. Ça klaxonne dans tous les sens et c’est dangereux pour tout le monde. Il y a aussi beaucoup de nuisance sonore », fait part Nicolas Taillepied. Un sondage réalisé par les parents d’élèves a montré que 44,8 % d’entre eux se sentent peu en sécurité.

La Ville a donc proposé d’instaurer une rue aux écoles, permettant de limiter l’accès à la circulation aux heures de sortie et d’entrée aux écoles. « Un travail est fait avec le service des mobilités urbaines et service voirie de la ville. On va voir si c’est possible parce que ce sont des axes très passants. On va l’expérimenter en septembre 2023 si c’est techniquement possible », expose Gaëlle Rougier, adjointe en charge de l’éducation à la ville de Rennes.

Une école « en bon état »

Aux commandes de ce projet, l’élue écologiste dit mettre tout en œuvre pour que les enfants soient accueillis dans les meilleures conditions : « C’est une école sur laquelle on investit beaucoup : raccordement des réseaux de chaleurs, travaux dans les classes maternelles, rénovation des bureaux des enseignants ».

Elle continue : « Il y a 87 écoles à Rennes. On a un budget de 82 millions. On va ouvrir trois imposantes écoles sur le mandat. On fait au mieux pour toutes les écoles. »

Répondre aux inquiétudes des parents qui ne voient pas le bout du tunnel n’est pas une tâche facile. Mais Gaëlle Rougier estime que l’école Marcel-Pagnol permet « un cadre plutôt favorable » pour l’enseignement des enfants. « Marcel-Pagnol est en bon état. Je ne doute pas que l’on va trouver une solution. Il y a des écoles où les contraintes des bâtiments sont plus importantes. On reviendra vers les parents après les vacances. »

Le meilleur pour les enfants

En réponse aux parents inquiets, l’élue explique : « Très sincèrement, il y a des écoles plus saturées à Rennes. Mais on est quand même vigilant. Les enfants sont dans des conditions tout à fait correctes. Dire qu’il y a des écoles plus saturées, c ’est un fait, mais ça ne veut pas dire que c’est satisfaisant et que l’on ne traite pas la question des effectifs dans les écoles. » ​

D’ailleurs, pendant cinq mois, à partir de cet été, des travaux sont prévus pour réaliser des sanitaires adaptés aux maternelles, du côté de l’élémentaire.

« On reste à leur écoute. C’est normal qu’ils nous interpellent, leurs inquiétudes sont légitimes. Ils veulent le meilleur pour leurs enfants. Et c’est aussi notre objectif », conclut Gaëlle Rougier.

Auteur : Leïlou ROBERT.

Source : À Rennes, l’école Marcel-Pagnol est noyée sous les effectifs, les parents s’inquiètent (ouest-france.fr)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *