À Rosporden, la cérémonie bien discrète de l’extrême droite bretonne condamnée (LT.fr-17/11/23)

Depuis 101 ans, le monument aux Morts de Rosporden porte les noms des rospordinois morts pour la France.

Par Olivier DESVEAUX

Le 11 novembre 2023, le Parti national breton, organisation identitaire d’extrême droite, s’est invité à Rosporden pour commémorer à sa manière les « héros de la nation bretonne ». Une cérémonie condamnée fermement par le maire, Michel Loussouarn.

La cérémonie est restée bien discrète, au pied du monument aux morts de Rosporden, samedi 11 novembre. Jusqu’à ce que ses participants n’en rendent compte sur les réseaux sociaux. Rien à voir avec les commémorations officielles de l’Armistice de 1918, organisées le matin même. Au flambeau, une poignée de militants d’extrême droite a proposé sa propre lecture de cette date.

Ni le maire, Michel Loussouarn, ni les responsables des associations patriotiques, Patrick Dalbin pour l’UNC, et Jean Sabatier pour la Fnaca, n’ont d’ailleurs eu vent de ce rassemblement.

Torches, drapeaux et « repas nationaliste »

Pourtant, entre dix et vingt « militants et cadres » du Parti national breton étaient bien présents, selon les photos disponibles du Facebook, où leurs visages apparaissent floutés. Leur objectif ? Rendre hommage « aux héros de la nation bretonne morts pour la Bretagne » et « proclamer Rosporden capitale spirituelle de l’Emsav (1) à la faveur des cent ans du drapeau national, le Gwenn ha Du, créé en 1923 et officialisé comme bannière nationale lors du congrès du Parti autonomiste breton de Rosporden », en 1927.

Et de revendiquer un « contact avec la population présente (…) excellent ». En dépit d’un cérémonial ritualisé (entre torches, drapeaux noirs frappés d’un triskell jaune, discours et repas dit « nationaliste ») qui semble être passé bien inaperçu, dans le bourg.

« Ils n’ont rien compris à l’histoire de Rosporden »

« Ce sont des gens qui n’ont rien compris à l’histoire de Rosporden », réagit le maire, qui condamne cette réunion. « Bien entendu, on ne condamne pas l’usage qui est fait du Gwenn ha Du par 95 % de ceux qui l’utilisent, poursuit Michel Loussouarn. Ce drapeau est entré dans les usages. Mais si la mairie de Rosporden ne l’arbore pas et lui préfère l’Hermine plain (2), c’est pour que les gens s’interrogent sur l’histoire du Gwenn ha Du, sur qui l’a créé ». Et d’évoquer le prix payé par Rosporden pendant la Seconde Guerre mondiale, les méfaits du Bezen Perrot (unité paramilitaire nationaliste bretonne proche des SS), « les 32 maisons brûlées et les neuf otages tués » à Rosporden, dans les combats pour la Libération.

Enfin, pour Michel Loussouarn, les Rospordinois morts pendant la Première Guerre mondiale étaient certes « Bretons, mais ultra-patriotes et ultra-républicains, qu’ils soient de gauche ou de droite, et certainement pas de ce mouvement », qui s’est manifesté, samedi dernier.

1 – Le Mouvement breton.

2 – Blanc parsemé d’hermines noires.

Source: https://www.letelegramme.fr/finistere/concarneau-29900/a-rosporden-la-ceremonie-bien-discrete-de-lextreme-droite-bretonne-condamnee-6470208.php

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/a-rosporden-la-ceremonie-bien-discrete-de-lextreme-droite-bretonne-condamnee-lt-fr-17-11-23/

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