À Saint-Brieuc, 90 personnes manifestent pour défendre la filière agricole bio (LT 13/04/2023 15H52)

Environ 90 personnes s’étaient rassemblées face à la préfecture des Côtes-d’Armor pour défendre la filière agricole biologique. (Le Télégramme/Quentin-Mathéo Pihour)

Dans la matinée du jeudi 13 avril, Saint-Brieuc a accueilli une manifestation pour défendre la filière agricole biologique. Près de 90 personnes ont répondu à l’appel de la Confédération Paysanne. Et ont témoigné leur soutien à une filière à bout de souffle.

Agriculteurs, éleveurs, militants : environ 90 personnes s’étaient réunies face à la préfecture des Côtes-d’Armor, place du Général-de-Gaulle à Saint-Brieuc, ce jeudi 13 avril vers 10 h. À l’appel de la Confédération Paysanne et du GAB 22 (Groupement des agriculteurs biologiques), ils manifestaient pour défendre l’agriculture biologique, en grande difficulté. En atteste le témoignage de Thomas, 41 ans, et éleveurs de poules « ex-bio » croisé dans la foule. « J’ai un élevage de 6 000 poules, et j’ai dû repasser du bio au conventionnel parce qu’on ne fait pas le poids face à d’autres éleveurs bios, qui peuvent avoir jusqu’à 24 000 poules ! ». À quelques mètres, Laurence, maraîchère à Pleslin-Trigavou, pointe du doigt les distributeurs. « Cela fait des années qu’on laisse traîner, et que l’on doit jouer le jeu des centrales d’achat qui font la pluie et le beau temps ».

Thomas, 41 ans et éleveur de poules : "La grande distribution préfère d'autres labels que le bio, même s'ils ne veulent pas dire grand-chose."
Thomas, 41 ans et éleveur de poules. « La grande distribution préfère d’autres labels que le bio, même s’ils ne veulent pas dire grand-chose ». (Le Télégramme/Quentin-Mathéo Pihour)

La députée de la circonscription de Guingamp, Murielle Lepvraud (Nupes/LFI) a tancé les décideurs politiques "qui ne font rien parce que le modèle conventionnel rapporte."
La députée de la circonscription de Guingamp, Murielle Lepvraud (Nupes/LFI) a tancé les décideurs politiques « qui ne font rien parce que le modèle conventionnel rapporte ». (Le Télégramme/Quentin-Mathéo Pihour)

« Certains ont conscience des problèmes mais ne font rien »

Les discours se sont faits sur une remorque, à côté de deux poules en cage. Micro à la main, Jonathan Chabert, porte-parole de la Confédération Paysanne, n’a pas hésité à chiffrer les déséquilibres entre filières. « Quand la filière porc obtient en trois jours 300 millions d’euros d’aides en 2022, a-t-il lancé, la filière bio, elle, met plus d’un an à obtenir 10 millions d’euros ! » Dans le viseur, l’augmentation des coûts de production en pleine crise énergétique, et une inflation qui rend les consommateurs de bio plus frileux.

À ses côtés, la députée de la circonscription de Guingamp, Murielle Lepvraud (Nupes/LFI) a, elle, tancé élus et politiques : « Certains ont conscience des problèmes mais ne font rien, parce que le modèle conventionnel rapporte. » Ce qui contribuerait au sentiment « d’abandon » dénoncé par de nombreux éleveurs de la filière bio costarmoricaine.

Auteur : Quentin-Mathéo Pihour

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