À Saint-Malo, cet Arménien appelle à l’aide : « Je veux faire soigner ma famille et travailler » ( OF.fr – 19/05/23 )

Roza Serobyan ; Marie Ménage, membre de l’association Bienvenue ; Gagik Sevyan et les deux enfants, Raïsa, 8 ans, et Sokrat, 5 ans. Ils ont fait de nombreuses démarches pour régulariser leur situation.
Roza Serobyan ; Marie Ménage, membre de l’association Bienvenue ; Gagik Sevyan et les deux enfants, Raïsa, 8 ans, et Sokrat, 5 ans. Ils ont fait de nombreuses démarches pour régulariser leur situation. |  OUEST-FRANCE

Gagik et Roza sont arrivés à Saint-Malo avec leurs deux enfants, Raïsa et Sokrat, en février 2023. Roza et Sokrat, leur fils de 5 ans, nécessitent un suivi médical impossible dans leur pays d’origine, une enclave arménienne en Azerbaïdjan. Malgré de nombreuses démarches et avec le soutien de l’association Bienvenue, ils sont actuellement sans logement et lancent un appel.

Avec sa compagne et ses deux enfants, Gagik vivait depuis février 2023 dans une chambre de Formule 1, à Saint-Malo. Il avait quitté l’Arménie pour pouvoir faire soigner sa famille ce qui était impossible dans son pays. Ses demandes d’asile ont été rejetées.

Pourquoi vous et votre famille avez décidé de venir en France ?

Avec ma compagne Roza, nous avons fait ce choix parce que nous voulions sauver notre fils, Sokrat. Il a 5 ans. Il souffre d’un asthme sévère. Or, il n’y a pas de médicaments au Haut-Karabagh, où nous vivions, c’est une enclave arménienne en Azerbaïdjan. Pour se faire soigner, il fallait aller en Russie. Mais j’aurais été obligé d’aller me battre contre les Ukrainiens, je ne voulais pas.

Depuis combien de temps êtes-vous à Saint-Malo ?

Nous sommes d’abord arrivés à Rennes en septembre 2021 et avons été logés dans un hôtel. Mais, déboutés par l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides, nous avons été transférés à Saint-Malo dans la chambre d’un hotel Formule 1 depuis février 2023. Nos enfants sont scolarisés à l’école Angèle-Vannier, où ils ont été chaleureusement accueillis ; ils parlent le français.

Au début de la semaine, nous avons été déboutés par la Cour nationale du droit d’asile, et on nous a demandé de quitter notre chambre. Sans l’association Bienvenue, nous serions dans la rue. Nous sommes hébergés par des bénévoles de l’association mais c’est très provisoire.

Vous avez des aides ?

Nous bénéficions d’aides alimentaires. Mais nous avons besoin d’un logement stable pour que Sokrat puisse guérir. Il est de plus en plus stressé et son asthme s’aggrave malgré le traitement. Il a fait plusieurs séjours à l’hôpital. Et Roza a besoin aussi de soins. Elle a perdu un œil lors d’un accident au cours de notre voyage. Ici, elle a pu avoir prothèse oculaire provisoire. Elle pourra en avoir une définitive en septembre.

Vous souhaitez aussi travailler…

Oui, mais pour cela il faut un visa. Travailler, je ne demande que ça. J’ai déjà exercé différents métiers, conducteur de taxi, maçon, ouvrier en usine… J’ai arrêté mes études de psychologie en 4e année, à la naissance de ma fille, parce que financièrement ce n’était plus possible. Roza travaillait en tant que pharmacienne, elle gagnait 100 € par mois. Et là-bas, tout est payant, les études, les soins… Je suis prêt à faire n’importe quel travail pour faire vivre ma famille ici.

Un appel de l’association aux élus et aux habitants
Face à la situation de la famille Sevyan, Yves Cohen-Hadria, président de l’association Bienvenue, s’insurge : Nous sommes à la limite de la non-assistance à personnes en danger : après quatre mois d’hébergement en chambre d’hôtel, le 115 (plateforme d’urgence sociale) a été contraint de mettre la famille dehors par manque de financement de la part de l’État, alors que deux personnes requièrent des soins .

Marie Ménage, qui accompagne la famille depuis son arrivée à Saint-Malo, poursuit : aux dires et écrits des médecins, une chambre d’hôtel et des déménagements successifs rapprochés ne sont pas adaptés à la pathologie de l’enfant ; et lorsqu’on s’adresse aux services sociaux de la mairie, ils nous renvoient au 115 qui vient de les mettre dehors. L’évolution de Sokrat, de plus en plus anxieux, montre qu’il aurait désormais besoin d’un suivi psychologique ». Elle souhaite pour eux une solution stable : Ce sont des gens intelligents, travailleurs et adaptables, et je suis prête à me porter garante de leur honnêteté.

L’association Bienvenue lance un appel à la citoyenneté : si quelqu’un peut fournir un petit logement stable à cette famille, l’association s’engage à superviser l’entretien du logement, à payer les fluides et à délivrer une attestation permettant d’obtenir une déduction fiscale . L’association « souhaiterait que le maire de Saint-Malo intervienne auprès de la préfecture pour trouver une solution plus stable et adaptée .

Contact association Bienvenue : tél. 06 03 80 87 87.

Source : À Saint-Malo, cet Arménien appelle à l’aide : « Je veux faire soigner ma famille et travailler » (ouest-france.fr)

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