Par Morvan Léon
À Tréduder, entre Saint-Michel-en-Grève et Plestin-les-Grèves, une centaine de personnes ont dénoncé, samedi matin, les fermes usines, dans le cadre d’une journée d’action nationale relayée par des collectifs locaux.
En bord de mer, à Tréduder, sur la route de Saint-Michel, le carrefour qui relie les routes départementales D786 et D22 n’est pas connu pour être un lieu fréquent de manifestation. C’est pourtant le lieu choisi, le samedi 7 octobre, par les collectifs Sauve qui poules et Dourioù Gouez, rejoints par l’association Sauvegarde du Trégor-Goëlo-Penthièvre, pour participer à la Journée nationale de résistance aux fermes usines.
Dès 11 h, les manifestants arrivent peu à peu, pour former un groupe d’une bonne centaine de personnes trente minutes après.
Risque pour l’eau potable
Le carrefour est à quelques mètres du Yar, le fleuve côtier qui rejoint la mer sur la plage en contrebas de la route, et charrie les nitrates favorables au développement des algues vertes. Le projet d’agrandissement de l’élevage de poules de Kerboriou, à Plestin, explique le choix du lieu. Les opposants redoutent des rejets polluants dans le Yar, issus des 181 300 poulets autorisés par l’arrêté préfectoral. Des manifestants soulignent que « cet agrandissement se serait fait discrètement s’il n’y avait pas eu des lecteurs attentifs des bulletins municipaux. Nous, on a décidé de leur faire de la publicité ! ». D’autres insistent sur le risque pour l’usine d’eau potable, située à 350 m de là, et qui dessert plusieurs milliers d’abonnés.
« Abandon plutôt que moratoire »
Des banderoles sont déployées, la « Résistance » face à l’implantation de fermes usines revient souvent. L’une d’elles demande « un moratoire sur les fermes usines », ce qui ne satisfait pas pleinement Jean Sarrazin, membre de Sauve qui poules : « J’aurais préféré abandon plutôt que moratoire, ça aurait été plus clair. »
Trois recours déposés
En bord de route, les manifestants arrêtent les automobilistes qui passent, aux abords d’un passage piéton. Même si certains passent sans ouvrir leurs vitres, la plupart accueillent bien les tracts et les explications des militants. La plupart sont venus de Saint-Michel, de Plestin, de Tréduder et de Trémel, dont le bourg est le plus proche de l’élevage contesté. Cathy, venue de Trémel, n’est pas contente : « Je ne me suis pas installée à la campagne pour respirer les odeurs des camions qui passeront et l’ammoniac issu de l’élevage. » Trois recours contre cette extension ont été déposés, sans empêcher « le démarrage de l’extension », précise Jean Sarrazin, qui ajoute, « de toute façon, il faut manger moins de viande et de poisson. Si on veut manger de la viande deux fois par jour, ce n’est pas possible ».
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