À Vannes, environ 450 manifestants pour l’accès au logement (LT.fr-10/09/22-17h39)

Environ 450 personnes ont manifesté à Vannes, ce samedi 10 septembre, pour l’accès au logement pour toutes et tous en Bretagne et particulièrement sur les territoires de Vannes et Auray.
Créé en novembre dernier, le collectif « Un Ti Da Bep Hini » réclame un logement pour tous et que la région soit classée en zone tendue. À Vannes, ils étaient environ 450 à manifester, ce samedi 10 septembre.

Thibault est étudiant à Vannes et a participé, avec des amis étudiants, à la manifestation lancée par le collectif « Un Ti Da Bep Hini » (un logement pour toutes et tous) qui réclame l’accès au logement en Bretagne. « L’année dernière, j’ai dû camper deux semaines et encore deux mois cette année parce que je ne trouvais pas de logement ». Tara, qui étudie depuis quatre ans à Vannes, a passé des semaines et des mois à chercher un logement et a dû se résoudre à quitter la ville pour s’installer dans la périphérie. « Le tourisme prend plus de place que les gens qui sont là à l’année. Nous, étudiants, on n’a pas de ressources et on doit lâcher notre logement en juin. On se rend compte aussi que les locations saisonnières sont de plus en plus souvent prolongées jusqu’à fin septembre. On a un camarade qui n’a toujours pas de logement. »

Tout au long du défilé, on pouvait lire de nombreux messages pour dénoncer les difficultés à se loger à Vannes et ses alentours.
Tout au long du défilé, on pouvait lire de nombreux messages pour dénoncer les difficultés à se loger à Vannes et ses alentours.
Gilles est pour les habitats légers qui sont une alternative pour beaucoup « mais sous le joug de répressions d’état ». Faute de logement, lui-même a vécu deux ans dans sa voiture.
Gilles est pour les habitats légers qui sont une alternative pour beaucoup « mais sous le joug de répressions d’état ». Faute de logement, lui-même a vécu deux ans dans sa voiture.

En plus de devoir monter un dossier béton, les prix sont exorbitants, j’ai dû retourner vivre chez mes parents.

Retour à la case parents

Zélia a quitté Vannes un temps pour un emploi et quand elle est revenue pour de nouvelles fonctions, ça a été compliqué. « En plus de devoir monter un dossier béton, les prix sont exorbitants, j’ai dû retourner vivre chez mes parents et ce n’était pas l’objectif ». Un an plus tard, grâce à des connaissances, elle a trouvé un logement à Vannes, « mais je dois me serrer la ceinture car la location est un gros budget. C’est quand même dur de voir qu’on ne peut pas se loger chez nous. Acheter, c’est carrément impossible ! », regrette la jeune femme de 28 ans. Gilles brandissait pour sa part une pancarte « Stop répression sur habitats légers » et n’a pas hésité à faire plusieurs dizaines de kilomètres en voiture pour se joindre aux quelque 450 manifestants. « En Bretagne, beaucoup de gens trouvent des alternatives avec les habitats légers mais ils sont sous le joug de répressions d’état alors qu’ils ont trouvé des solutions. C’est le cas de femmes seules avec enfants. Je rencontre aussi beaucoup de jeunes qui n’ont pas accès aux crédits car il faut un CDI. »

Des parents d’élèves de l’école publique Sévigné, située dans l’intra muros à Vannes, sont venus se joindre à la manifestation alors que l’établissement est sous le coup d’une éventuelle fermeture de
Des parents d’élèves de l’école publique Sévigné, située dans l’intra muros à Vannes, sont venus se joindre à la manifestation alors que l’établissement est sous le coup d’une éventuelle fermeture de classe.

« On a peur »

Dans le cortège, une délégation de parents d’élèves de l’école publique Sévigné à Vannes, établissement situé en intra muros et sous le coup d’une éventuelle fermeture de classe pour un déficit de quatre élèves, a donné de la voix. « On a peur. Le logement est une problématique à Vannes. Si les familles ne peuvent pas s’installer en centre-ville, elles ne viendront pas inscrire leurs enfants à l’école », constate à regret Olivia, une parent d’élève. « Il faut obliger les maires à réguler les locations de courtes durées, c’est le fléau de base, et forcer les promoteurs à construire des T2, T3 et T4 pour que les familles puissent s’installer en ville et à l’année », renchérit une autre maman.

Le collectif qui organisait cette manifestation réclame, entre autres, la mise en place d’une zone tendue dans toute la Bretagne pour que les villes puissent bénéficier de mesures comme l’encadrement des loyers et que les locations touristiques soient régulées. « Le nombre de résidences secondaires ne cesse d’augmenter », rappelle Brendan Budok, de l’UDB jeunes. « Un quart des maisons sont vides, les écoles et services publics ferment, notre culture disparaît peu à peu. »

« La Bretagne n’est pas une résidence secondaire », peut-on lire sur cette banderole quand un quart des maisons sont vides dans la Morbihan avec le nombre croissant des résidences secondaires.
« La Bretagne n’est pas une résidence secondaire », peut-on lire sur cette banderole quand un quart des maisons sont vides dans la Morbihan avec le nombre croissant des résidences secondaires.

Anne PAULOU

source: https://www.letelegramme.fr/dossiers/vannes-auray-se-loger-malgre-la-flambee/a-vannes-environ-450-manifestants-pour-l-acces-au-logement-10-09-2022-13176347.php

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