Leurs salaires – parfois plus faibles que dans le public – stagnent, et le coût de la vie galope. Les personnels de santé du privé lucratif se sont mobilisés, mercredi midi, devant l’hôpital privé Océane, à l’appel de la CFDT.
Certains sont descendus, de leur service de chirurgie polyvalente, de la salle de réveil, d’autres ont lâché leurs brancards, pour un débrayage d’une heure. Une centaine de personnels de santé, certains en blouse bleue et calot médical, se sont regroupés sur le parvis de l’hôpital Océane, à Vannes, mercredi 18 octobre, à midi, à l’appel de la CFDT Santé sociaux du Morbihan. Véronique Dheurle, sa secrétaire générale, rappelle que son syndicat, au niveau national, a ouvert des négociations en 2021 pour revaloriser les salaires du secteur de la santé privée lucrative – actuellement au point mort. « La grille n’a pas changé depuis au moins 18 ans, quand j’ai commencé ici », constate une infirmière en salle de réveil. D’après la CFDT Santé sociaux, dans le secteur, « 62 coefficients sont sous le Smic ». « Un agent de service hospitalier qui rentre chez vous fera 30 ans de carrière en dessous du Smic », explique la représentante syndicale.
Une aide-soignante en CDI, contrainte de démissionner
Alexia Chazalon, elle, est juste au-dessus du Smic. Cette aide-soignante au bloc opératoire de l’hôpital privé Océane, gagne, en CDI, entre 1 350 et 1 450 € net par mois. « Vivant toute seule et vu la difficulté de trouver des logements en location, l’inflation, la hausse des prix, que ce soit alimentaire ou électricité, ça devient compliqué pour moi de subvenir à mes propres besoins ». Elle a donc pris la décision de démissionner de son CDI, qu’elle a commencé en janvier dernier. Avant cela, elle travaillait dans le même service, dans lequel elle enchaînait les CDD. « Je gagnais entre 1900 et 2100 € à temps plein, sur le même travail que je fais actuellement ». Sa seule issue pour joindre les deux bouts : revenir à l’intérim, ou à des CDD. « Je suis motivée, j’aime mon travail et je démissionne à contrecœur. Mais je n’ai pas de solution dans l’immédiat pour retrouver une sécurité financière ».