À Vannes, les paysans engagés dans la transition écologique réclament leur « blé » (OF.fr-4/10/23)

René Kermagoret, d’Eau et rivières de Bretagne 56, Julien Hamon, porte-parole de la Confédération Paysanne 56 ; et Ludovic Josse, paysan référent de la CIVAM AD 56. « Les MAEC soutiennent aussi l’élevage à l’herbe. Si on envoie de mauvais signaux, on va perdre encore plus d’éleveurs », s’inquiète ce dernier.

Par Caroline LAFARGUE

À Vannes, ce mercredi 4 octobre, environ 80 agriculteurs ont pique-niqué au pied de la préfecture du Morbihan, avant d’être reçus par ses services. En cause : le sous-financement de la transition agroécologique à laquelle ils se sont engagés.

À Vannes, ce mercredi, environ 80 agriculteurs ont pique-niqué au pied de la préfecture du Morbihan, avant d’être reçus par ses services. En cause : le sous-financement de la transition agroécologique à laquelle ils se sont engagés.

(Mesures agro-environnementales et climatiques, MAEC). Moteur de la mobilisation, le collectif régional formé par la Confédération paysanne de Bretagne, le CIVAM (Centre d’Initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural), et Eau et rivières de Bretagne, alerte sur le fait qu’il manque 60 M € pour les paysans bretons.

Une poire pour la soif des paysans bio

Il s’agit de subventions accordées aux agriculteurs pour, par exemple, baisser son utilisation de produits phytosanitaires de 20 % par an, éviter les labours profonds, ou encore créer et préserver des haies. Dans le Morbihan, 1 200 paysans (4 400 à l’échelle régionale), se sont engagés, à la mi-mai, à mettre en place des MAEC, prévues dans la PAC.

Parmi eux, beaucoup de paysans déjà convertis au bio. « Dans la nouvelle PAC, il n’y a rien comme aide pour les paysans bio, ou des miettes. Donc on se tourne vers les MAEC », explique Soazig Le Bot, porte-parole de la Confédération paysanne Bretagne, agricultrice bio installée à Guéhenno. À ses côtés, un autre manifestant, Serge Le Ray, éleveur bovin conventionnel installé à Plougoumelen, a rempilé pour un nouvel engagement de cinq ans à abandonner le tout maïs en installant des prairies. « Moi, j’avais déjà atteint cet objectif, puisque je nourris mes bêtes à l’herbe uniquement, explique-t-il. Normalement, je touche 7 500 € par an. Et si on n’est pas payés, on est quand même obligé de tenir ses engagements ».

Des règles du jeu changées ?

Cette aide, cruciale pour les éleveurs, les agriculteurs dont le niveau de vie est le plus faible, est sur la sellette. « Les MAEC ont eu un franc succès en Bretagne. Sur le contrat 2017-2023, c’était la Région qui finançait, mais là l’État a pris la main et sous-estimé l’enveloppe nécessaire. Il veut mettre des critères plus draconiens, rétroactifs, en réservant les MAEC aux jeunes agriculteurs et à ceux installés dans les bassins-versants sensibles », explique Julien Hamon, de la Confédération paysanne 56, maraîcher bio à Sarzeau. « On n’avait pas ces règles le 15 mai quand on a signé, il faut que l’État se débrouille pour trouver le budget manquant », rebondit Soazig Le Bot.

Le collectif a été reçu en préfecture, mercredi après-midi, par la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM). « Elle a pris bonne note qu’on refusait d’entrer dans des négociations sur des critères d’éligibilité », précise Julien Hamon. La commission régionale agro-environnementale et climatique doit statuer sur le dossier ce jeudi. « Si ça ne va pas dans notre sens, les GAB 56 pourraient rejoindre le mouvement, et même les autres syndicats », prédit-il.

Source: https://www.letelegramme.fr/morbihan/vannes-56000/a-vannes-les-paysans-engages-dans-la-transition-ecologique-reclament-leur-ble-6442013.php

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/a-vannes-les-paysans-engages-dans-la-transition-ecologique-reclament-leur-ble-of-fr-4-10-23/

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