À Vannes, Lorient… Ils viennent en famille manifester contre la réforme les retraites(OF.fr-11/02/23)

Dominique, deuxième en partant de la gauche, accompagnée, de ses enfants, petits-enfants et salariés.

Les familles étaient nombreuses, samedi 11 février 2023, dans les cortèges à Vannes, Lorient, Ploërmel, Pontivy, Groix et Palais (Morbihan), pour la quatrième journée de manifestations contre la réforme des retraites. Les parents veulent se battre pour l’avenir de leurs enfants. Rencontre.

La réforme des retraites : « forcément, on en parle à table ». Dans le cortège lorientais, samedi 11 février 2023, c’est en famille que Violaine, professeure des écoles de 42 ans, est venue manifester. Cette syndicaliste, engagée à la FSU, est entourée de ses enfants, Axel et Camille, respectivement 17 et 14 ans, et de son époux qui préfère rester anonyme « par rapport à ma profession ».

Est-ce que les enfants ont eu le choix ? « Oui, oui », assurent timidement les deux ados. Ils n’en sont d’ailleurs pas à leur première manifestation contre un projet touchant au système des retraites. « Même si on n’est pas concerné maintenant, on le sera plus tard », explique l’aîné, qui suit des études dans la restauration. Sa petite sœur, encore collégienne, approuve. « On parle de solidarité, voilà tout », intervient leur père.

Visiblement concernés, le frère et la sœur reconnaissent toutefois que ce n’est pas vraiment un sujet avec les copains. « Au collège, on n’en parle pas », résume Camille. « Au lycée, si, un peu, surtout avec les profs », complète son frère.

Violaine, professeure des écoles, est venue manifester, à Lorient, avec ses enfants Axel, 17 ans, et Camille, 14 ans.

Violaine, qui a démarré sa carrière en 2002, a fait ses comptes, elle partira à 64 ans, réforme ou pas. « Si je suis dans la rue ce matin, finalement ce n’est pas pour moi », dit-elle, un regard pour ses enfants. Puis reprend : « Quand j’ai signé, c’était la retraite à 60 ans. Je vois bien que pour mes collègues en fin de carrière, c’est compliqué. Alors, travailler jusqu’à 64 ans… Nous faisons face depuis des années à un nivellement par le bas. »

« Avoir un enfant change un peu la vision de la société »

Kévin, Nolwenn et leur fille Éloïse, un an et demi, faisaient partie du cortège de Ploërmel.

Le soleil et le premier jour des vacances ont poussé aussi beaucoup de familles à défiler à Ploërmel. Nolwenn travaille dans le secteur médical. Elle a profité d’une matinée de repos pour manifester, pour la première fois, avec son conjoint Kevin. À leur côté, Éloise, un an et demi. « Avoir un enfant change un peu la vision de la société. On se projette plus vers l’avenir. On manifeste pour nous, pour nos conditions de travail mais aussi pour elle, pour son avenir. »

Yoann et Marina sont également venus en famille à Ploërmel, avec Loïc, 4 ans, et Mahé, 2 ans.

Yoann et Marina sont également venus en famille avec Loïc, 4 ans et Mahe, 2 ans. « Leur instit’ont fait grève. On a essayé de leur expliquer pourquoi on était dans la rue et ce que c’était une manifestation. Moi, j’ai des souvenirs de manifs avec mes parents. Ils s’en souviendront plus tard. »

Fabrice et Patricia ont dû un peu plus insister pour convaincre Axel, leur ado de 13 ans. « Il aurait préféré rester à la maison jouer à la console mais si on se mobilise c’est aussi pour lui. Il fait beau, il se dégourdit les jambes, croise des copains. C’est important qu’il soit là. »

« Je les sensibilise aux problèmes sociétaux »

Dominique n’aurait raté cette manifestation pour rien au monde. « Je suis venue en famille et avec mes salariés. » Cette sexagénaire travaille à Ménimur, à Vannes, dans le cadre du dispositif Territoire zéro chômeur. « Je viens d’être embauchée en mars dernier, raconte Dominique. Heureusement car sinon je serais toujours sans emploi. Ça n’est vraiment pas facile à nos âges de trouver un travail. »

Ses deux filles, Chloé 21 ans et Lætitia, 38 ans, l’accompagnent : « Depuis leur plus jeune âge, j’essaye de les sensibiliser aux problèmes sociétaux car la société nous appartient. Il faut savoir se mobiliser en fonction de ses aspirations personnelles. Nous ne sommes pas tous identiques. Nous ne voulons pas tous la même chose. »

Retraites : approuvez-vous la mobilisation des lycéens et étudiants contre la réforme ?

Marine, 39 ans et Thomas, 41 ans, sont tous les deux professeurs des écoles et habitent à Arzal. Ils sont venus avec leurs deux filles, âgées de 7 ans et 5 ans. « C’est important pour elles de voir leurs parents se mobiliser car on en parle beaucoup à la maison. C’est la première fois qu’elles manifestent. Nous, nous sommes venus à chaque manifestation. »

« On se bat pour les générations futures »

Sandrine est venue avec son conjoint et sa fille Adèle.

« Je manifeste pour nous, pour elle. » Sandrine, 45 ans, est venue manifester, à Pontivy, avec son conjoint et sa fille, Adèle, 10 ans. « C’était plus facile de se déplacer aujourd’hui et c’était important de venir avec mon enfant », précise-t-elle. Bibliothécaire jeunesse à Guern, elle avait dû poser un jour de RTT pour participer à l’une des trois manifestations précédentes.

« Montrer qu’il faut défendre ses droits »

Marina est venue en famille manifester contre la réforme des retraites, à Pontivy.

Marina a battu le pavé accompagnée de sa mère, Sabrina, de sa sœur, Maëva, de son conjoint, Dylan et leurs enfants. « C’est essentiel de leur montrer qu’il faut défendre ses droits », souligne la secrétaire médicale qui a participé à toutes les manifestations.

Isabelle, 40 ans, est venue pour la deuxième fois avec son fils. « Je suis en CDD, avec peu de vision sur l’avenir. Je manifeste surtout pour la nouvelle génération. »

Angèle et Anne-Marie ont participé à toutes les manifestations depuis le début du mouvement.

Angèle, 40 ans, Anne-Marie, 52 ans et Adra, 47 ans, travaillent dans un pôle petite enfance. Elles ont pris part à toutes les manifestations contre la réforme. « On se bat pour nous et pour les générations futures », indique Angèle, accompagnée de son fils.

Aude, 40 ans et Patrick, 54 ans, préparatrice en pharmacie hospitalière et étudiant caviste, marchent avec leur fils de deux ans, Esteban, dans leurs bras. « Organiser une manifestation le samedi permet de ne pas perdre de salaire. »

source: https://www.ouest-france.fr/economie/retraites/temoignage-a-vannes-lorient-ils-viennent-en-famille-manifester-contre-la-reforme-les-retraites-7ac35142-aa58-11ed-a5a8-4766dd2753ae

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