Une délégation du collectif Urgence pour un toit a échangé avec la députée Annaïg Le Meur, ce lundi, à propos de l’accueil d’urgence des migrants à Quimper. Mise en lumière de paradoxes et évocations du prochain projet de loi.
« Est-ce que vous vous rendez compte que nous sommes régulièrement appelés par les services – nous, les associations – pour trouver des solutions d’hébergement d’urgence ? », questionne calmement l’un des quatre membres de la délégation du collectif quimpérois Urgence pour un toit. La discussion avec la députée Annaïg Le Meur est entamée depuis plus de 30 minutes, ce lundi matin dans la permanence de l’élue de la première circonscription du Finistère. La parlementaire a très vite accepté de recevoir les membres du collectif d’associations quimpéroises particulièrement mobilisé depuis quatre semaines.
Mobilisé sur l’urgent dossier de deux migrants en particulier, mais aussi à propos des conditions d’accueil des migrants à Quimper en général. Raison pour laquelle la rencontre entre la députée et le collectif a été maintenue ce lundi matin, malgré la remise en circuit administratif des dossiers des deux migrants, portés à bout de bras par des associations locales depuis un mois.
« Désengorger l’hébergement d’urgence »
« L’hébergement d’urgence de la jeune femme doit s’arrêter ce soir après la prorogation accordée par la préfecture, a toutefois rappelé la délégation. Quelles sont vos possibilités d’action ? » « Je vais voir avec le préfet quelle est exactement la situation administrative de la jeune femme. Voir si le 115 peut prolonger. Notre difficulté c’est de désengorger l’hébergement d’urgence ».
Au-delà, les associations regroupées dans le collectif estiment « subir à Quimper la politique du gouvernement à laquelle s’ajoutent les politiques locales. Ça se traduit par des carences en hébergements d’urgence, mais aussi dans la capacité d’aide alimentaire d’urgence », livre la délégation à Annaïg Le Meur, rappelant que « le 115 est seulement accessible aux migrants dont le dossier administratif est finalement assez clair ». Mais il y a une zone grise qui ne peut, pour autant, faire l’économie d’une élémentaire humanité, a redit en substance la délégation à l’élue de la République.
Olivier SCAGLIA