Affaire Taha Bouhafs : l’une des deux accusatrices fait marche arrière. ( L’Express – 10/03/23 )

Le journaliste Taha Bouhafs pose le 21 février 2020 à Paris
Le journaliste Taha Bouhafs pose le 21 février 2020 à Paris. afp.com/JOEL SAGET

INFO L’EXPRESS – L’une des accusatrices de l’ex-candidat insoumis aux législatives est revenue sur son témoignage fait auprès de la cellule interne à LFI chargée des violences sexistes et sexuelles.

C’est un nouveau rebondissement dans l’affaire Taha Bouhafs, un de plus dans la série d’accusations de violences sexistes et sexuelles (VSS) qui malmène les partis politiques de gauche depuis près d’un an ; les tétanise presque. Selon nos informations, l’une des deux accusatrices du journaliste militant, ex-candidat de La France insoumise aux législatives, a retiré le témoignage qu’elle avait déposé auprès de la cellule interne à LFI chargée des VSS. “Elle s’est ravisée parce qu’elle a compris que son témoignage n’avait pas lieu d’être”, précise une source, sans plus de commentaire.

Le 10 mai 2022, en pleine campagne des législatives, Taha Bouhafs renonçait à se présenter dans la 14e circonscription du Rhône, à Vénissieux, sous l’étiquette Nupes. Trois jours plus tôt, le 7 mai, le parti de Jean-Luc Mélenchon avait en effet reçu un “témoignage relatant des faits supposés de violences sexuelles” sur une militante insoumise et ex-petite amie de l’intéressé. En réalité, deux signalements avaient bel et bien été enregistrés par la cellule.

Un autre signalement anonyme

Après un silence de plus de deux mois sur l’affaire, Taha Bouhafs publiait une lettre ouverte dans laquelle il reprochait à La France insoumise de ne pas lui avoir permis de se défendre de manière “juste et équitable”. Il y fustigeait plus particulièrement la députée LFI Clémentine Autain, qui avait refusé de lui donner plus de précision sur les accusations le visant ainsi que toute confrontation avec l’accusatrice qui avait réclamé de rester anonyme. Le parti et l’élue de Seine-Saint-Denis rétorquaient dans un communiqué officiel ne “pas se reconnaître” dans le récit fait par Bouhafs, ni pouvoir “lui transmettre les informations envoyées à la cellule” pour respecter “la volonté d’anonymat des plaignantes”.

Près d’un an après le début de l’affaire, Taha Bouhafs ne connaît toujours pas le contenu de l’autre signalement, anonyme, fait à la cellule interne à LFI. Si ses proches se disent “soulagés” par ce revirement, ils réclament toujours que le militant puisse être confronté aux reproches qui lui sont faits et s’en défendre le cas échéant. A L’Express, les avocats de Taha Bouhafs indiquent : “Nous prenons acte du retrait d’un témoignage dans cette ‘procédure’ politique dès le départ viciée par son absence de tout caractère contradictoire et dont nous n’avons obtenu, à ce jour, aucun élément factuel. Il est temps que l’acharnement cesse et que notre client, qui a 25 ans et ne fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire, puisse reprendre une vie à peu près normale.”

Par Olivier Pérou

Source : Affaire Taha Bouhafs : l’une des deux accusatrices fait marche arrière – L’Express (lexpress.fr)

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