Agriculture dans le Pays de Lorient. « Il ne faudrait pas une seconde année comme 2022 » (OF.fr-7/06/23)

Arrosage dans un champ de haricots à Sainte-Hélène, fin mai 2011.

Recueilli par Maxime LAVENANT.

La Chambre d’agriculture d’Hennebont (Morbihan) organise en juin 2023 une réunion destinée aux exploitants sur le thème suivant : « Une sécheresse en 2023 ? On en parle ! ». Explication avec l’un des organisateurs, l’ingénieur agronome Denis Lebossé.

La Chambre d’agriculture d’Hennebont (Morbihan) organise, en juin 2023, une réunion destinée aux exploitants sur le thème suivant : « Une sécheresse en 2023 ? On en parle ! ». Explication avec l’un des organisateurs, l’ingénieur agronome Denis Lebossé.

La Chambre d’agriculture d’Hennebont-Quimperlé réunit les agriculteurs le 13 juin pour évoquer les risques de sécheresse en 2023. Vous redoutez une répétition de l’été dernier ?

Nous n’en sommes pas encore là. Nous avons eu la chance d’avoir un mois de mars pluvieux. Pour l’instant, c’est une année presque normale. À condition qu’il pleuve jeudi et vendredi comme attendu, car après nous devrions repartir sur une période d’une dizaine de jours sans précipitations.

Et s’il ne pleut pas ?

Ça va commencer à être tendu, surtout pour les blés. Pour les maïs, ça passe encore.

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Pourquoi l’été 2022 est-il un si mauvais souvenir ?

C’était vraiment une très mauvaise année pour toutes les cultures, aussi bien en termes de rendement que de qualité. On oublie souvent ce second critère, mais il est essentiel.

Pour les légumes, une qualité médiocre donne des productions immatures qui sont déclassées, et donc invendables. Pour les cultures fourragères, il y a peu ou pas de grains, avec des problèmes de fourrage, et au final une chute de la production laitière. La filière, en bio comme en conventionnel, a beaucoup souffert, en particulier les exploitations en système extensif (avec beaucoup d’herbe, N.D.L.R.).

Et si 2023 devait ressembler à l’an dernier ?

Il ne faudrait pas une seconde année comme celle-ci. Il y a eu des aides mais elles ne peuvent pas compenser. C’est une vraie alerte, notamment pour la filière des légumes d’industrie.

Pour réduire le stress hydrique, vous préconisez une valorisation de la réserve en eau des sols. C’est-à-dire ?

C’est un travail que l’on mène depuis une dizaine d’années mais il y a encore des marges de progression. L’objectif porte sur le rechargement en eaux des sols par les pluies. On peut travailler par exemple sur la compaction des sols, qui limite l’enracinement des cultures. Dans une terre tassée, les racines s’arrêtent souvent aux 25 premiers centimètres et ne vont pas chercher l’eau plus profondément.

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Lors de la réunion, il sera aussi question de prospectives jusqu’en 2050. Le futur est inquiétant ?

On ne connaîtra pas forcément une baisse du volume global de pluie, mais une répartition différente. On devrait observer des étés plus chauds, des hivers plus pluvieux et des périodes plus longues sans pluies. C’est déjà un peu ce que l’on connaît actuellement. Ces évolutions auront un impact sur les dates de semis. Mais la profession s’adaptera comme elle l’a toujours fait.

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Ces dernières semaines, on a beaucoup parlé des projets de méga-bassines dans les Deux-Sèvres. Est-ce une réponse adaptée pour le territoire morbihannais ?

Les réserves d’irrigation, ce n’est pas un vrai sujet chez nous. À l’échelle de la Bretagne, on crée en moyenne un réservoir par an depuis une vingtaine d’années. On parle ici de réservoir de petite taille, autour d’1,5 ha. Il ne faut pas en avoir peur. Dans les Deux-Sèvres, ce n’est plus le même sujet.

Source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/hennebont-56700/agriculture-dans-le-pays-de-lorient-il-ne-faudrait-pas-une-seconde-annee-comme-2022-0fca6bda-0540-11ee-ba1e-f829400390d5

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/agriculture-dans-le-pays-de-lorient-il-ne-faudrait-pas-une-seconde-annee-comme-2022-of-fr-7-06-23/

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