
Les radios associatives bretonnes sont en émoi après l’annonce de coupes sévères dans leurs subventions qui mettent en péril leur pérennité. Réunies à Brest vendredi 18 octobre 2024 autour du député Pierre-Yves Cadalen (LFI), elles ont reçu la promesse de son soutien.
C’est une absurdité budgétaire. Il faut en tirer des conséquences politiques
, assène le député Pierre-Yves Cadalen, après l’alerte portée par les radios associatives bretonnes sur les coupes de subventions drastiques annoncées dans le projet de loi de finances 2025.
On a retenu que le Ministère de la Culture conservait son budget de 4,4 milliards d’euros
, reprend Morgane Durrenbach, coordinatrice de Radio U. Mais on a découvert avec stupeur que 12 millions d’économie étaient demandés à la Direction générale des médias et industries culturelles (DGMIC), dont le budget global est de 800 millions. Les radios associatives ne représentent que 4 % de ce budget
, détaille-t-elle. La DGMIC fait porter à nos structures 85 % d’économie. La situation est donc dramatique, puisque cela représente une baisse d’environ 35 % de nos budgets de fonctionnement.
Des emplois menacés
Aucune autre répartition n’étant prévue, Morgane Durrenbach y voit clairement un choix politique. Dans ces conditions, que vont devenir les médias de proximité ? Concrètement, les conséquences seront directes sur les postes salariés dans nos structures. Nous serons amenés à supprimer un emploi par radio.
En France, il existe 770 radios associatives, dont 35 bretonnes, qui emploient environ 2 000 salariés. Avec cette nouvelle donne, ce sont 800 emplois dans près de 80 % des radios associatives qui sont menacés.
Les radios qui n’ont pas de salariés sont aussi concernées. Les charges pèsent lourd. C’est carrément leur existence qui est mise à mal, car les salariés produisent de la ressource et permettent souvent de débloquer d’autres financements.
À travers, entre autres, l’éducation aux médias, les appels à projets.
Par ailleurs, la publicité, plafonnée à 20 % à l’antenne, monnaie en échange une mission de service local et de cohésion sociale
. Rappelons que ces radios associatives n’ont pas le droit de faire des bénéfices. Elles ne fonctionnent pas sur des logiques commerciales.
Très attentif, Pierre-Yves Cadalen, député LFI du Nouveau front populaire, de la deuxième circonscription du Finistère, le redit : C’est une absurdité budgétaire. Personne ne semble remettre en cause les aides à de grands milliardaires qui détiennent des titres de presse, comme Bernard Arnault et Vincent Bolloré. C’est une véritable atteinte contre la démocratie. La protection des radios associatives est pour nous une priorité politique.
Il promet de se battre à l’Assemblée nationale sur cette question.
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