La concentration d’hydrogène sulfuré a été scrutée pour la première fois en 2022 sur douze sites concernés par les échouages d’algues vertes en Bretagne. Deux plages, en baie de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), présentent des niveaux plus élevés.
À Hillion, l’accès à la plage de Saint-Guimond a été en partie interdit durant l’été 2022 en raison des algues vertes. | OUEST-FRANCE
Douze sites des Côtes-d’Armor et du Finistère sont équipés de capteurs permettant de détecter la présence d’hydrogène sulfuré (H2S) dans l’air. Ce gaz toxique, mis en cause dans des décès et malaises suspects, se forme lors de la décomposition des algues vertes.
Répondant aux préconisations du Haut conseil de la santé publique, ce dispositif a été mis en place en 2022 par l’Agence régionale de santé (ARS) et l’État, afin de renforcer la surveillance du risque. Un travail confié à Air Breizh, l’association agréée pour la surveillance de la qualité de l’air en Bretagne.
Deux sites sensibles en baie de Saint-Brieuc
Le 15 mars 2023, Air Breizh a rendu public le bilan de ces suivis, menés de mai à septembre 2022, dans les baies identifiées dans le plan de lutte contre les algues vertes.
Sur les douze sites, deux se détachent en présentant des niveaux plus élevés de concentration d’hydrogène sulfuré. Il s’agit des plages de l’Hôtellerie et de Saint-Guimond, qui se situent sur la même commune, Hillion, en fond de baie de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). Des sites dont l’accès a été partiellement interdit l’été dernier par arrêtés municipaux.
En juillet et août 2022, le seuil d’alerte de 1 ppm (particule par million, unité de mesure pour calculer le taux de pollution de l’air) a été dépassé à neuf reprises à l’Hôtellerie sur cinq journées, à quatre reprises sur trois journées à Saint-Guimond. « Pour chacune de ces journées, les dépassements sont inférieurs à une heure », précise Air Breizh. À partir de ce seuil de 1 ppm, le Haut conseil de la santé publique estime qu’il y a un risque pour les personnes fragiles.
Reprise des mesures à partir de juin
Les dix autres sites de mesures « présentent des niveaux moyens bien inférieurs (< 0.003 ppm) » et n’ont pas connu de dépassement du seuil d’alerte, indique Air Breizh.
Pour cette année, la surveillance de l’hydrogène sulfuré reprendra le 1er juin 2023. L’association précise que « plusieurs recommandations ont été formulées » pour optimiser le dispositif.
Auteur : Brice Dupont