Une petite musique se fait entendre en cet automne 2022 dans les rangs des élus de la majorité de Quimper (Finistère) : la piscine Aquarive pourrait ne pas rouvrir après les travaux en cours. Et ce dans le but de réaliser des économies de dépenses d’énergie.
L’une des deux piscines de Quimper (Finistère), Aquarive, rouvrira-t-elle à l’issue des travaux qui y sont en cours jusqu’au 24 octobre 2022 ? Rien n’est moins sûr… En cet automne, les collectivités cherchent à lutter contre la flambée des prix du gaz et de l’électricité pour continuer à investir. L’équipement, dont les frais de fonctionnement pèsent lourd dans le budget de l’agglomération, pourrait être le premier à être mis en sommeil. Tout comme le service public qu’il rend.
« Une décision politique à prendre »
La présidente de Quimper Bretagne occidentale (QBO), Isabelle Assih, a commencé à préparer les esprits, jeudi 29 septembre 2022 : les dépenses énergétiques des deux piscines de la collectivité, Aquarive et Kerlan Vihan, pèsent pour 70 % du budget global d’énergie, a-t-elle dit. Et de poser plusieurs questions dans la foulée : « Faut-il garder une piscine fermée ? Ouvrir les deux ? Baisser la température de l’eau d’un degré ? De deux degrés ? »
« Il y aura une décision politique à prendre », appuie le vice-président de QBO en charge des piscines, Daniel Le Bigot, joint par téléphone, ce vendredi 30 septembre. « La décision sera prise à la mi-octobre par les membres élus du bureau communautaire », poursuit-il. Quels éléments seront-ils mis dans la balance ?
Dans le bassin, 1 000 m³ d’eau
À l’issue des travaux, prévus le 24 octobre 2022, nul ne sait encore si le département du Finistère sera encore au niveau crise sécheresse puisque la situation sera réévaluée le 10 octobre. Il n’empêche, pour Daniel Le Bigot, « est-il pertinent aujourd’hui de remplir le bassin de 1 000 m³ d’Aquarive alors que des agriculteurs, des peintres et bien d’autres sont soumis à des restrictions et que l’eau manque ? »
« À qui rend-on service ? Pourquoi ? »
Autre donnée, et qui ne va pas évoluer dans le bon sens celle-là : l’envolée des prix du gaz et de l’électricité : « En 2021-2022, le montant des dépenses énergétiques pour faire fonctionner Aquarive était de 190 000 €, informe le vice-président. Il sera de 865 000 € en 2023, soit une augmentation de 675 000 €. » À mettre en regard des 550 000 € de recettes annuelles. Soit plus125 000 €. Une mesure moins radicale serait de diminuer la température de l’eau de 1 °C voire 2 °C, pour une économie comprise entre 10 % et 20 %.
Daniel Le Bigot embraye : « Pour dégager de l’épargne, qui permet à la collectivité d’investir, et de façon efficace, c’est sur ces équipements-là qu’il faut porter les efforts d’économie. » Les élus devront aussi se poser ces questions : « A qui rend-on service ? Pourquoi ? »
L’élu place en tête des priorités le « savoir nager » et les séances de natation scolaire. Il évoque la piscine de Kerlan Vihan, dans le quartier de Penhars. Mais ses deux bassins, un grand et un petit, ne permettront pas d’accueillir la totalité des séances proposées jusqu’alors aux élèves. Il place en deuxième les activités des clubs et des associations puis l’activité de loisir que représente une sortie : « Sur ce troisième point, on n’est pas dans de l’essentiel. »
Nelly CLOAREC