Argentan. « On repart, on a zéro », les représentants de Place du Marché ont été reçus par le préfet. ( OF.fr – 16/01/23 )

Me Élise Brand, avocate des salariés, entourée des délégués syndicaux Karline Geslot (FO) et Stéphane Moully (CGT), devant la préfecture à l’issue du rendez-vous.
Me Élise Brand, avocate des salariés, entourée des délégués syndicaux Karline Geslot (FO) et Stéphane Moully (CGT), devant la préfecture à l’issue du rendez-vous. 

Une soixantaine de salariés de Place du Marché (ex-Toupargel) et de ses filiales, venus d’Argentan, mais aussi de Rennes et de Vire, se sont regroupés devant la préfecture de l’Orne, à Alençon, ce lundi 16 janvier 2023. Dans l’après-midi, le préfet a reçu les délégués syndicaux, l’avocate des employés et le député de la circonscription.


« On est rentrés, on avait zéro. On repart, on a encore zéro. Ils nous ont juste lu le Code du travail. »
 Venue plaider la cause des salariés de Place du Marché Argentan à la préfecture de l’Orne, ce lundi 16 janvier 2023, l’avocate Me Élise Brand est ressortie enragée après trois heures de rendez-vous. Elle reproche au préfet – et donc par extension à l’État – de ne rien faire pour les 76 salariés argentanais, qui réclament une indemnité supra légale. C’est-à-dire au-delà de celle prévue par la loi en cas de licenciement.

« Le préfet nous a dit que l’État n’était pas là pour payer les salariés licenciés par des entreprises. C’est plus facile de verser 150 milliards d’aides aux entreprises qui vont directement dans la poche des actionnaires… Les frères Bahadourian, qui possèdent Toupargel, ont 1,3 milliard d’euros et l’État ne les a même pas contactés pour qu’ils payent. »

La déception prédomine aussi chez Stéphane Moully, le délégué CGT, également présent à la réunion. « Depuis le début, on le dit : ils veulent que ce soit vite plié pour éviter la contestation sociale. »

« Une question d’honneur »

Plus tôt dans l’après-midi, les salariés étaient toujours en colère, trois jours après la mise en liquidation judiciaire du groupe de 1 600 salariés. « Notre entreprise n’a pas su gérer sa maison, déplore Hugues Plessis, chauffeur routier pour Tourpalog, filiale de l’ex-Place du Marché et proche de la soixantaine. Depuis une dizaine d’années, ils nous ont fait travailler comme des chiens. »

La soixantaine de salariés a réclamé une indemnité.  « On attend un minimum de respect. Si je suis là, c’est plus une question d’honneur que d’argent, complète l’un de ses collègues chauffeurs. Il n’y a pas eu de cellule de reclassement. Mille neuf cents salariés vont être lâchés dans la nature. Il y en a qui ont trente ans de boîte, ils n’ont aucune idée de comment on s’inscrit à Pôle emploi. »

La bataille n’est pas finie

« On avait demandé 500 000 € par personne, il faut toujours demander plus pour avoir moins, revendique Marina, désormais ancienne conditionneuse de 52 ans. Il va falloir retrouver du travail, ce sera difficile pour les collègues qui n’ont pas de moyen de locomotion. »

Alors que le plan de sauvegarde d’emploi sera présenté aux salariés, jeudi, l’avocate assure que la bataille n’est pas finie. « On essaiera d’obtenir cette supra légale par tous les moyens. On se battra tous azimuts ! » Contactée, la préfecture a indiqué qu’elle diffusera un communiqué de presse sur la situation de Place du Marché mardi matin.

Auteur : Anthony DERESTIAT.

Source : Argentan. « On repart, on a zéro », les représentants de Place du Marché ont été reçus par le préfet (ouest-france.fr)

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