Par Yann CLOCHARD.
Les urgences de l’hôpital de Noyal-Pontivy (Morbihan) croulent sous les patients. En début de semaine, une femme de 84 ans a attendu deux jours sur un brancard avant qu’une solution ne soit trouvée.
Les urgences du centre hospitalier du Centre-Bretagne (CHCB) sont mises à rude épreuve depuis le mois d’avril 2023. L’application de la loi Rist, qui prévoit de plafonner la rémunération des médecins intérimaires, faisait craindre des fermetures de services dans certains hôpitaux. L’accès aux urgences du CHCB a d’ailleurs été régulé du 18 avril au 1er mai 2023, pour faire face au manque d’effectifs.
Lundi 8 mai, c’est un autre problème auquel a été confrontée une patiente de 83 ans. Conduite par les pompiers, vers 9 h, au CHCB, elle souffrait de problèmes respiratoires. Prise en charge par le personnel, elle a été installée sur un brancard, faute de chambre disponible.
« Ils étaient débordés et manquaient de place »
« Elle est restée sur ce brancard pendant plus de 48 heures », s’insurge sa belle-fille, une habitante de Loudéac (Côtes-d’Armor). La sous-directrice de l’hôpital, qui l’a contactée par téléphone mercredi 10 mai, « m’a expliqué qu’ils étaient débordés et qu’ils manquaient de place », résume-t-elle.
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Pas de lits disponibles
Finalement, une solution a été trouvée mercredi midi. La patiente a été transférée à Guémené-sur-Scorff, comme le confirme la directrice, Carole Brision : « J’ai été tenue informé de la situation et je comprends l’irritation de la famille. Il y a eu une prise en charge médicale mais, malheureusement, cette patiente n’a pu être orientée dans un délai raisonnable. »
Cette octogénaire ne serait pas la seule dans ce cas. Au moins cinq autres personnes se seraient également retrouvées dans des brancards, faute de lits disponibles.
« Il y a un pic d’activité à absorber »
« Nous sommes dans une période où il n’est pas question d’effectifs médicaux mais d’une tension sur les lits, explique Carole Brision. Il y a un pic d’activité à absorber. Nous avons pris contact avec des établissements voisins mais ils étaient dans la même situation que nous, voire pire. »
Du côté des effectifs, la directrice de l’hôpital se montre en revanche rassurante : une quinzaine de praticiens ont été recrutés, dans différentes spécialités. De quoi assurer le planning. « Jusqu’à maintenant, il n’y a pas eu d’incidence au niveau de la maternité, ni au bloc opératoire, malgré quelques reprogrammations non urgentes. Le Smur (structure mobile d’urgence et de réanimation) a pu fonctionner 24 heures sur 24. La situation reste fragile, mais on arrive à la gérer », conclut Carole Brision.
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