Mercredi 6 décembre 2023, une trentaine de personnes ont débrayé à la Cavale-Blanche, à Brest (Finistère). En cause : un projet de passage à des journées de travail de douze heures dans la plupart des services. Les syndicats craignent notamment pour la santé des agents.
Par Delphine VAN HAUWAERT.
La contestation enfle, au sein du CHRU Brest-Carhaix. En cause, une réorganisation des services de soins, voulue par la direction, impliquant le passage à des journées de travail de douze heures. « Cela a débuté début 2023, au sein de deux services par pôle, relate Thomas Bourhis, de la CGT. On espérait un bilan à l’issue de cette première phase, mais la direction est passée à la phase 2 directement. »
Selon l’intersyndicale, qui appelait les agents au débrayage, mercredi 6 décembre 2023 au matin, il est prévu d’étendre à la plupart des services cette nouvelle organisation de travail d’ici l’été 2024.
Difficulté à recruter en été
À l’origine du problème, en effet, « la difficulté à recruter, chaque été, des contractuels pour remplacer les agents en congé, continue Thomas Bourhis. Plutôt que de travailler sur ce problème d’attractivité, la direction s’est dit qu’elle aller se passer de contractuels, pour remettre ces moyens concentrés durant l’été, sur l’année. D’où le passage à douze heures. »
Mais cette nouvelle organisation – soumise au vote des agents « dans certains services » – ne serait pas sans poser un certain nombre de problèmes. Sylvain Madec, de Sud, pointe notamment la difficulté « de compenser l’absentéisme, car ce n’est pas pareil de revenir pour 5 h que pour 12 h ». Autre point qui fâche : « L’absence de prise en compte des temps de transmissions, d’habillage et de déshabillage, ainsi que le temps de repas dans certains secteurs. »
« Dans certains secteurs, ça paraît dangereux »
Le délégué CGT évoque, lui, l’impact sur la santé des agents : « 12 h dans certains secteurs, ça paraît assez dangereux, notamment auprès des personnes âgées où il y a une grosse charge de travail physique. On verra aussi l’impact sur les agents de nuit, qui ont déjà un rythme physiologique inversé. »
Admettant que « des services de 12 h, ça peut être une soupape pour certains, de se dire qu’ils viendront moins bosser », les syndicats ne sont cependant pas totalement fermés sur la question, mais ils demandent « une étude très précise sur les impacts, en lien avec la médecine du travail ».
La direction, qui a reçu les grévistes dans la matinée, ne serait pas fermée à « l’idée d’une évaluation commune ». Elle n’a pas donné suite à notre demande d’interview.
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