Au nord de Nantes. Il y a 80 ans, le Maquis de la Maison-Rouge était homologué par Londres (OF.fr-17/10/23)

Gabrielle, Catherine et Yves évoquent la mémoire de leurs parents et grands-parents, Yves et Léontine Martin, qui accueilli, dans leur ferme de la Maison-Rouge aux Touches, en juillet 1943 le premier maquis de Loire-Inférieure.

Presse Océan

Le 16 octobre 1943, deux représentants des Forces françaises libres ont passé en revue la vingtaine de membres du premier maquis constitué en Loire-Inférieure, dans la ferme de Pierre Martin, aux Touches. Ses enfants se souviennent.

La ferme de la Maison-Rouge, dans la commune des Touches, canton de Nort-sur-Erdre, bruisse ce 16 octobre 1943 d’une agitation particulière. Depuis le 5 juillet de cette même année, une vingtaine de jeunes se retrouvent autour de Claude Gonord, un résistant nantais venu se mettre au vert à la campagne. Ils y apprennent les rudiments du règlement militaire et le maniement d’armes. Et ce 16 octobre, deux hommes, Henri Bouret, alias Jean-François, et le colonel Valentin Abeille, alias Fantassin, délégués par Londres, viennent les passer en revue. Et homologuer ainsi le premier maquis de l’Armée secrète de la Loire-Inférieure (aujourd’hui Loire-Atlantique).

Sur les 27 maquisards, 10 seront tués au combat ou fusillés en juin 1944

Des maquisards à la ferme des la Maison Rouge aux Touches. | COLLECTION DOMINIQUE BLOYET

Ce jour est marqué d’une pierre rouge dans la mémoire des familles des maquisards et de la famille de Pierre et Léontine Martin, parents de cinq enfants, qui ont accueilli ce premier maquis. Les 27 maquisards de la Maison-Rouge seront les premiers à rejoindre la forêt de Saffré à la mi-juin 1944 et dix payeront de leur vie leur participation au maquis de Saffré : 5 seront tués lors de l’attaque le 28 juin 1944 par l’armée allemande et 5 autres seront fusillés le 29 juin 1944 à la Bouvardière, à Saint-Herblain. Valentin Abeille a été tué, lui, lors de son arrestation le 2 juin 1944 à Paris, et Claude Gonord, arrêté en décembre 1943, a été déporté au camp de concentration de Buchenwald.

« Il était venu officiellement comme ouvrier agricole »

La ferme de la Maison Rouge, aux Touches, où a été reconnu officiellement le 16 ocotbre 1943 le premier maquis de Loire-Inférieure. | COLLECTION DOMINIQUE BLOYET

Gabrielle et Yves, deux des enfants Martin, ont vécu cette période auprès de leurs parents. S’ils ont bien connu Claude Gonord, ils n’ont en revanche pas vu les délégués envoyés par Londres. « Je me souviens de Claude Gonord, présenté à mes parents par ses futurs beaux-parents. Il était venu officiellement comme ouvrier agricole, mais en fait c’était une planque pour lui. Parfois, comme j’étais une gamine de 6 ans, pour m’amuser il me faisait faire le tour de la ferme sur ses épaules. Je l’appelais’’mon petit cheval’’», se remémore Gabrielle.

Yves était plus jeune, il avait 4 ans lors de l’homologation du 16 octobre 1943. Il souligne la grande discrétion de ses parents à propos de leurs activités. Mais de la ferme à cette époque, Yves Martin a conservé des souvenirs : C ’étaitune ferme d’une trentaine d’hectares. On y faisait des cultures et de l’élevage bovin, 40 ou 50 bêtes. Il y avait aussi deux chevaux. Le véhicule de l’époque était la charrette tirée par un cheval ».

Le frère et la sœur évoquent aussi un événement qui aurait pu coûter cher à leur père : Une fois, il était allé à vélo à Ancenis pour récupérer des armes. En chemin il a croisé les soldats allemands mais il a eu la chance de pouvoir continuer sa route sans encombre 

«Une fois la guerre finie, Pierre et Léontine n’en parlaient plus »

Leur nièce Catherine, née bien après la guerre, a néanmoins bien connu ses grands-parents, Pierre étant décédé en 1974 et Léontine en 1980. Elle souligne un point sur lequel tout le monde s’accorde : Une fois la guerre finie, Pierre et Léontine n’en parlaient plus. Ils avaient été courageux mais ils demeuraient modestes ».

La ferme a depuis été vendue. Mais une plaque apposée sur l’un des murs rappelle l’histoire. Pour le 80e anniversaire de l’homologation, la famille Martin ne demande rien et ne fera rien de spécial. En revanche, ils ont déjà pris date pour la commémoration du 80e anniversaire du Maquis de Saffré en juin prochain…

Source: https://www.ouest-france.fr/culture/histoire/au-nord-de-nantes-il-y-a-80-ans-le-maquis-de-la-maison-rouge-etait-homologue-par-londres-320c113c-6a8d-11ee-b234-16a767dab662

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/au-nord-de-nantes-il-y-a-80-ans-le-maquis-de-la-maison-rouge-etait-homologue-par-londres-of-fr-17-10-23/

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