Les salariés du groupe Crédit Mutuel Arkéa sont en grève ce mardi 18 octobre 2022, au siège du Relecq-Kerhuon. Ils réclament l’ouverture de négociations sur la Prime de partage de la valeur, mais aussi une amélioration des conditions de travail.
Alors qu’à Brest, une grande manifestation interprofessionnelle se tient pour la revalorisation des salaires, chez Arkéa, c’est devant leur siège au Relecq-Kerhuon que les salariés ont décidé de lancer une grève ce mardi 18 octobre 2022. Un barnum est installé devant les bureaux de la direction, et environ 250 salariés sont mobilisés à l’appel d’une intersyndicale CFDT CGT Unsa SNB.
La direction accusée de jouer la montre
Seul un syndicat, Asisa n’a pas suivi. Au cœur des revendications, la fameuse Prime de partage de la valeur (anciennement appelée « prime Macron ») que les employeurs peuvent verser aux salariés de façon annuelle, en bénéficiant de l’exonération des cotisations et contributions sociales. Si cette prime reste facultative, « le groupe affiche d’excellents résultats, et au vu de l’inflation actuelle, il est grand temps que la direction se mette à la table des négociations », presse l’intersyndicale.
Lors d’une précédente réunion le 21 août dernier, la direction avait validé le principe d’un versement de cette prime, mais le 11 octobre dernier, elle a refusé d’entrer dans le vif du sujet. Pour les syndicats, « la direction joue la montre », et c’est la raison pour laquelle cet appel à la grève a été lancé.
L’autre revendication concerne les conditions de travail. Pêle-mêle, les représentants syndicaux reprochent à la direction du groupe bancaire breton « les absences non remplacées, des objectifs et des missions qui augmentent de façon exponentielle dans les réseaux et les services centraux, mais aussi une pression grandissante sur les managers de proximité et des réorganisations non concertées ».
Une négociation dans la journée ?
À 11 h ce mardi, ni les syndicats ni la direction du groupe ne semblaient en mesure d’évaluer l’ampleur de la mobilisation sur les différents sites du groupe. Présent sur le piquet de grève, Frédéric Laurent, le directeur général délégué du groupe, rappelait que deux augmentations générales des salaires ont déjà eu lieu cette année, 1 % en janvier, et 0,8 % en juin.
« S’agissant de la prime du pouvoir d’achat, on s’est engagé à en verser une. On voit bien que l’inflation augmente bien plus que ce que l’on avait prévu. Mais il était prévu que l’on ouvre les négociations vendredi, soit dans trois jours. Les syndicats ont décidé de cette grève, on va voir ce que l’on fait », ajoutait-il, en semblant ouvrir la porte à une négociation dans la journée. Sur la question des conditions de travail, Frédéric Laurent reconnaissait aussi « que suite à des départs, il y a eu des difficultés à recruter dans la période post-covid. Mais depuis septembre, on a opéré 80 recrutements, et la situation est en train de se normaliser », complétait-il.
Auteur : Jean-Luc Padellec