Depuis quinze ans, le chantier naval lorientais (Morbihan) vivait au rythme des lancements de frégates Fremm. La dixième et dernière a quitté les rives du Scorff, ce jeudi 3 novembre 2022, juste avant la mise à l’eau d’une première FDI, lundi 7 novembre, en présence du ministre des Armées.
Un coup de vent est passé dans la matinée, une tempête est annoncée pour la nuit. Entre les deux, la frégate Lorraine a tracé son sillage vers la mer, ce jeudi 3 novembre 2022, à Lorient (Morbihan). La dixième et dernière unité du programme Fremm atteindra son port d’attache, Toulon (Var), dans une semaine.
Elle laisse derrière elle de la tristesse et des souvenirs
, regrette Nicolas Gaspard à la passerelle du bâtiment quelques minutes avant l’appareillage. Le directeur du programme chez Naval Group et quelques-uns de ses prédécesseurs venus saluer le départ de la Lorraine, voient une page se tourner, tout juste quinze ans après le lancement de la tête de série Aquitaine.
Pour autant, il ne faut pas que l’histoire s’arrête là, plaide Nicolas Gaspard. Je ne peux pas me résoudre à voir ces frégates devenir obsolètes aussi vite que les technologies évoluent.
C’est pourquoi, le chantier naval propose déjà à la Marine un programme d’évolution afin de les unifier, de les standardiser au maximum
, tout au long de leur vie.
Deux ministres en visite lundi
La Lorraine partie, le chantier lorientais ne redoute pas le désœuvrement. Le plan de charge est assuré grâce à au moins huit nouvelles frégates, des FDI (frégates de défense et d’intervention) à construire avant la fin de la décennie. Cinq d’entre elles sont destinées à la Marine nationale et trois autres, plus une en option, à la marine grecque.
La première, Amiral Ronarc’h, sera lancée lundi 7 novembre après-midi, ici à Lorient
, annonce-t-on chez Naval Group. En présence du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et de son homologue grec. Ce dernier pourra apprécier l’avancement du chantier de la future frégate Kimon, mise sur cale le 21 octobre.
De leur côté, les bureaux d’études de Naval Group ne manquent pas de travail non plus. Il reste encore de l’activité sur les FDI
, assure Nicolas Gaspard, tandis que les études du porte-avions de nouvelle génération, le successeur du Charles-de-Gaulle à l’horizon 2038, occupent de plus en plus de monde.
Et les études des futures corvettes de patrouille européennes (EPC) doivent commencer en 2023.
Leur design a été attribué à Naviris, la coentreprise créée en 2019 par Naval Group et l’italien Fincantieri. Quant à leur construction – une vingtaine d’unités sont d’ores et déjà prévues pour équiper les marines française, espagnole et italienne –, elle devrait être partagée entre les chantiers. Et elle pourrait commencer vers 2030… Quand la série des FDI touchera à sa fin.
Stéphane GALLOIS