Avec le froid, les tentes des exilés se multiplient dans le gymnase occupé à Rennes. ( OF.fr – 15/12/22 – 09h00 )

Plus d’une centaine de personnes dorment dans le gymnase de l’Ille à Rennes.
Plus d’une centaine de personnes dorment dans le gymnase de l’Ille à Rennes. 

Depuis début novembre 2022, un gymnase rennais est occupé par des exilés. Ils sont plus de cent à y dormir et les températures en baisse ont encore aggravé la situation.

Ils sont 100 et ils ont froid. Depuis près d’une semaine, les températures ont chuté à Rennes (Ille-et-Vilaine), rendant les conditions de vie dans le gymnase de l’Ille encore plus insupportables. La situation devient intenable : près de 110 personnes s’entassent dans des tentes de toutes tailles. Au milieu des toiles multicolores et des enfants qui se courent après, Mélissa, 10 ans, fait un peu la grimace : « Il fait trop froid la nuit, je ne dors pas très bien. »

« Ce n’est plus raisonnable d’accueillir encore ici, souffle Armelle Bounya, membre de l’interorganisation en soutien aux personnes exilées, mais comment dire non à quelqu’un qui dort dehors ? » Quatre nouvelles personnes se présentent encore mercredi 14 décembre 2022, dont un couple de personnes âgées. « Beaucoup sont malades », ajoute la militante.

Des personnes âgées et malades dorment dans des tentes dans le gymnase de l’Ille à Rennes. | OUEST-FRANCE

Vingt enfants dans le gymnase

La cohabitation qui, jusqu’ici, se passait bien commence à se tendre. « Les nuits sont compliquées, il y a trop de monde. » Les journées ne sont pas plus souriantes pour les exilés, entre préparations de dossiers administratifs et attentes dans les files des associations humanitaires pour se nourrir.

Une dizaine de familles est encore présente dans le gymnase, avec une vingtaine d’enfants. Certaines devraient obtenir des hébergements. « Mais pour cela il faut continuer d’appeler le 115 tous les jours », martèle Armelle Bounya, face à une mère géorgienne désabusée. « Ils disent qu’ils n’ont pas de place » , réplique celle-ci dans un français hésitant.

Un étroit passage permet aux exilés de circuler entre la multitude de tentes dans le gymnase de l’llle à Rennes. | OUEST-FRANCE

De fait, le 115 est toujours saturé. « Le nombre de places est insuffisant, répète Sophie Randuineau, directrice du SIAO 35 (service intégré d’accueil et d’orientation) dont dépend le 115, nous n’avons que 30 % de réponses positives pour les familles. » Celles qui avaient été évacuées début novembre du parc des Hautes-Ourmes pourront rester encore plusieurs semaines où elles logent. « Nous n’avons pas d’inquiétude pour ces familles pour le mois à venir. »

Cellule de repérage des familles à la rue

Depuis novembre et la promesse du ministre du Logement Olivier Klein de ne laisser « aucun enfant à la rue », une cellule de repérage a été mise en place par la Préfecture. L’administration rassemble les signalements de familles en difficulté, pour proposer ensuite des solutions d’hébergement. « Sans que leur situation administrative ne soit une condition », assure Élise Dabouis, directrice de cabinet du Préfet de l’Ille-et-Vilaine.

Une nouvelle tente est installée dans le gymnase de l’Ille à Rennes. | OUEST-FRANCE

Si le froid est là, il n’a pas encore atteint un niveau d’alerte, précise la Préfecture. Les maraudes sont donc renforcées, les horaires des accueils de jour et de nuit étendus, mais pas question d’ouvrir de nouvelles places pour le moment. Les tentes ne risquent donc pas de disparaître du gymnase de l’Ille.

Source : Avec le froid, les tentes des exilés se multiplient dans le gymnase occupé à Rennes (ouest-france.fr)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *