Baisse du budget pour les cadeaux de Noël : les macronistes enfoncent le clou et veulent diviser par deux… la prime de Noël (LI.fr-5/11/25)

Par Antoine TAMBERI.

Chaque fin d’année, Noël agit comme un thermomètre social et cette année encore, il ne fera pas de cadeaux. En 2025, le verdict est sans appel : le budget alloué aux cadeaux des Français s’effondre comme tant d’autres. Selon une étude publiée par Havas Market, il chute de 7 % en un an, tombant à 243,60 € en moyenne. C’est simple : jamais depuis 2021 les ménages n’avaient autant serré la ceinture. Le quotidien Les Dernières Nouvelles d’Alsace parle du « plus fort repli depuis quatre ans ».

Ce recul brutal ne relève pas d’un caprice conjoncturel, mais du symptôme profond d’une société épuisée par l’inflation justifiant la stagnation des salaires. Faisant peser le poids de la crise sur les mêmes, pendant qu’elle ménage les plus riches. Or, pendant que les foyers comptent leurs sous, le gouvernement Lecornu prépare un budget 2026 qui promet d’être un véritable carnage social. En son sein : la division par 2 de la prime de Noël et la volonté de ne la réserver qu’aux personnes… ayant des enfants. Notre article.

Le décrochage du budget-cadeau

Les chiffres donnent le vertige. D’après l’étude Havas Market, relayée par The Media Leader, le budget-cadeau moyen recule d’environ 17 € par rapport à 2024. Plus d’un Français sur deux affirme qu’il réduira ses dépenses pour Noël. Près d’un quart des foyers envisagent de recourir au paiement en plusieurs fois, et 7 % n’excluent pas de contracter un crédit à la consommation pour pouvoir offrir ne serait ce que quelque chose à leurs proches. Le rituel festif se transforme en angoisse comptable. Même les commerces physiques voient leur fréquentation s’effriter : seuls 24 % des Français prévoient encore d’y faire leurs achats, un recul de quatre points en un an.

Ne prenons pas ces chiffres comme anodins. Ce n’est pas un détail puisque Noël dans l’imaginaire collectif marque le moment où l’on mesure ce que l’année a laissé comme traces. Quand on ne peut plus offrir, en fin de compte, on ne vit plus, on survit. L’effondrement du budget-cadeau dit mieux que n’importe quelle statistique l’érosion du pouvoir d’achat réel. Et ce que les chiffres racontent, c’est la peur du lendemain : peur des factures, des loyers que bouleverseraient des dépenses imprévues.

Pour aller plus loin : Scandale de la prime de Noël – Les macronistes vont la diviser par 2 pour punir les plus pauvres

Le budget Lecornu : la rigueur rebaptisée « effort collectif »

Dans le projet de loi de finances 2026, Sébastien Lecornu promet un « effort collectif pour redresser les comptes publics ». Ce vocabulaire de communication néolibérale, auquel nous sommes tant désabusés, cache en réalité une politique de rigueur brutale. Le texte prévoit une croissance limitée à 1 %, une rationalisation des dépenses sociales et la réduction ou suppression de plusieurs dispositifs d’aide sociale jugés « trop coûteux ». On parle notamment d’un encadrement renforcé des APL, de coupes dans certaines aides à la jeunesse. Tout pour une fiscalité toujours plus favorable au capital.

Le tout est enrobé d’une pseudo rhétorique d’équité : « L’effort doit être juste pour chacun », martèle la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin. Mais derrière cette façade d’égalité se cache une logique bien connue : faire peser la rigueur sur les ménages modestes pendant que les grandes entreprises et les détenteurs de capitaux continuent de bénéficier de niches et d’allégements fiscaux.

Autrement dit, les Français réduisent leurs cadeaux parce qu’ils savent ce qu’il viendra. Ils anticipent déjà la cure d’austérité que le gouvernement leur prépare. Ce n’est pas l’« effort collectif » que prône Lecornu, c’est la continuité d’une politique où le peuple paie pendant que les privilégiés encaissent.

Le mensonge du « tout le monde doit faire un effort »

Le pouvoir tente de faire croire que cette rigueur serait « inévitable ». Que les temps sont durs, qu’il faut « responsabiliser » la dépense publique. Mais c’est une manipulation sémantique quand il est de notoriété publique que l’effort n’est jamais partagé : il est imposé aux mêmes, à ceux qui triment le plus, pendant que les plus riches peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Le discours sur la « bonne gestion » de l’État devient une arme idéologique pour normaliser la baisse du niveau de vie.

Ce cadrage, typique de la politique de communication budgétaire, réinvente la réalité : il transforme les victimes en coupables. Si le budget de Noël chute, ce ne serait pas à cause des prix qui explosent, ni des salaires qui stagnent, mais parce que « les ménages dépensent mal ». Le refrain médiatico-politique est connu. Il vise à faire oublier que la vraie cause du décrochage du pouvoir d’achat, c’est l’austérité structurelle entretenue depuis des années, aggravée par la réforme fiscale en faveur des plus riches et le désengagement progressif de l’État social.

Refuser la résignation, reconstruire la solidarité

La baisse de 7 % du budget-cadeaux n’est pas une anecdote de consommation : c’est un cri silencieux. Celui de millions de foyers qui n’en peuvent plus de compter chaque euro. Face à cela, il faut cesser d’accepter le mensonge de la rigueur nécessaire.

Le budget Lecornu est un plan d’appauvrissement général. Il doit être dénoncé comme tel. Une autre autre voie possible : la taxation des grandes fortunes, la hausse réelle des salaires, le renforcement des services publics. Le Noël des sacrifices est certes une réalité, mais pas une fatalité. Derrière chaque cadeau supprimé se cache un choix politique. Et c’est ce choix qu’il faut désormais combattre.

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Source: https://linsoumission.fr/2025/11/05/budget-cadeaux-noel-prime/

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/baisse-du-budget-pour-les-cadeaux-de-noel-les-macronistes-enfoncent-le-clou-et-veulent-diviser-par-deux-la-prime-de-noel-li-fr-5-11-25/

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