Par Marion FLOCH
Mardi 16 mai, la commission locale de gestion de l’eau de la Vilaine et l’agence de concertation Palabreo ont présenté les résultats de l’enquête L’eau, on en parle ?, menée auprès des habitants des communes situées sur le bassin-versant du fleuve. Le constat est sans appel : les jeunes générations sont pessimistes quant à l’avenir des ressources en eau.
Mardi 16 mai, à Pont-Péan (Ille-et-Vilaine), la commission locale de gestion de l’eau de la Vilaine et l’agence de concertation Palabreo ont annoncé les résultats de l’enquête L’eau, on en parle ?, menée entre mars et avril 2023. En tout, 3 558 habitants des 508 communes situées sur le bassin-versant de la Vilaine, réparties entre l’Ille-et-Vilaine, les Côtes-d’Armor, le Morbihan, la Loire-Atlantique et la Mayenne, ont été interrogés. Et le constat est sans appel : les jeunes de moins de 30 ans sont inquiets quant aux ressources futures en eau brute et potable. Ces résultats devront servir à l’élaboration du nouveau Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (Sage) de la Vilaine, dont la version actuelle date de 2015.
« La majorité des personnes interrogées ne sont pas expertes dans le domaine de l’eau, donc on voit que la population s’intéresse de plus en plus aux thématiques de l’environnement », analyse Michel Demolder, président de la commission locale de l’eau du Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (Sage) Vilaine et maire de Pont-Péan.
Inondations : 64 % des moins de 18 ans inquiets
Au vu des résultats, « l’idée globale est que dans le passé, l’état des cours d’eau était mieux mais qu’à l’avenir, dans trente ou quarante ans, les choses vont s’aggraver et cette opinion est plus répandue chez les moins de 30 ans », résume Marie-Catherine Bernard, directrice de l’agence Palabréo.
Plus précisément, ils sont 78 % à estimer que dans trente ou quarante ans, la situation sera pire pour la quantité d’eau douce disponible, contre 68 % pour les personnes de 65 ans et plus. Pour les périodes de sécheresse, les moins de 30 ans sont 87 % à être inquiets, contre 80 % pour leurs aînés. Mais l’écart le plus important concerne les inondations : 56 % des 18-30 ans et 64 % des moins de 18 ans considèrent que la situation va s’aggraver, contre seulement 32 % des 65 et plus.
68 % sont pour la réutilisation des eaux usées et de pluie
Néanmoins, les différentes générations s’accordent sur le fait qu’il faille changer les usages de l’eau : 70 % des sondés veulent une agriculture plus économe en eau ; 68 % souhaitent que la réutilisation des eaux usées et de pluie soit plus répandue et 62 % veulent que les entreprises industrielles réduisent leur consommation. « Par rapport au changement climatique, il devient important de changer la gestion de notre quantité d’eau brute et potable », abonde Michel Demolder.
Plusieurs rencontres prévues
Dès juin 2023, les participants de l’enquête seront invités à participer à des ateliers débats organisés dans l’Ouest : jeudi 8 à Nozay (Loire-Atlantique), mercredi 14 à Châteaubourg (Ille-et-Vilaine), jeudi 15 à Nivillac (Morbihan), mardi 20 à Mohon (Morbihan) et jeudi 22 à L’Hermitage (Ille-et-Vilaine). Les inscriptions sont ouvertes sur le site internet du Sage Vilaine. Une journée d’échanges sera aussi organisée en novembre 2023. « Il faut que ces concertations viennent nourrir les décisions », ajoute Marie-Catherine Bernard.
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