Bénévoles : pour le Secours populaire de Carhaix, « cette réforme des retraites, c’est la cata ! » ( LT.fr – 26/01/23 )

Des bénévoles retraités du Secours populaire de Carhaix préparent des denrées alimentaires pour la distribution aux bénéficiaires.
Des bénévoles retraités du Secours populaire de Carhaix préparent des denrées alimentaires pour la distribution aux bénéficiaires. (Lionel Le Saux)

Au Secours populaire de Carhaix, les 30 fidèles bénévoles « parlent énormément » de la réforme des retraites. Ils s’inquiètent, disent-ils, pour leurs enfants. Mais aussi pour la vie associative, qui risque d’être impactée.

Les mardis et mercredis, on s’active pour le tri et la distribution de denrées alimentaires et de vêtements, dans les locaux carhaisiens du Secours populaire. Le gros des 30 bénévoles va et vient en discutant. Et sur toutes les lèvres : la réforme des retraites. Ici, la majorité a entre 60 et 70 ans. Deux tiers sont des femmes. « On bourlingue beaucoup. On porte des cartons, on s’adapte aux gens, on fait des journées ultra riches mais fatigantes. Passé 72 ou 74 ans et dix ans d’engagement, la plupart lèvent le pied. Ils sont davantage lassés et fatigués », constate Claudine Laporte.

Secrétaire générale à 65 ans, la Carhaisienne s’est engagée dans l’association il y a neuf ans, avant même de prendre sa retraite, à 62 ans. « J’étais animatrice en Ehpad et j’ai toujours aimé le social. Cette activité est galvanisante, mais elle m’occupe à mi-temps. Si j’avais dû travailler plus longtemps, je n’aurais pas accepté d’en faire autant ».

Travailler plus longtemps ? Dans nos boulots, les gars vont finir comme les anciens de mon époque, qui étaient tout kamm (tordus, en breton). Ils sont hors sol, tous ces gens qui font les lois

« Les gars vont finir tout tordus »

C’est aussi ce que dit Marc, un grand costaud de 62 ans fraîchement arrivé comme retraité-bénévole, après une carrière dans l’aéronautique puis la chimie. « J’ai fini en inaptitude à cause de problèmes aux cervicales et ça sera de toute façon encore plus le cas demain, pour tous ceux qui ont eu des carrières physiques, comme moi. Là, je viens chercher du contact. Est-ce que des plus vieux feront encore cet effort-là ? »

CARHAIX (29) : benevole retraite au secours populaire de Carhaix. Preparation d'alimentation et de vetements pour la distribution aux beneficiaires.
(Lionel Le Saux)

Fidèle lui aussi, Joël, 67 ans, a démarré au Secours Populaire il y a trente ans, alors qu’il était encore jeune salarié de France Telecom. « On y a connu du monde, c’est mon équilibre et je le ferai tant que je peux », résume le grand-père attentif qui, avec sa femme Sylvie (bénévole elle aussi), s’occupe beaucoup de ses petits-enfants. « On a peur pour eux. Travailler plus longtemps ? Dans nos boulots, les gars vont finir comme les anciens de mon époque, qui étaient tout kamm (tordus, en breton). Ils sont hors sol, tous ces gens qui font les lois ».

Claudine Laporte ira, elle aussi, encore manifester, mardi. Histoire de conjurer le mauvais sort, elle liste les efforts déjà engagés : « Tous les bénévoles sont formés. On n’a pas attendu pour mettre en place une gestion partagée. La transmission des savoirs est une priorité. On espère juste qu’après nous, la relève sera assurée ».

Auteur : Sophie Prévost

Source : Bénévoles : pour le Secours populaire de Carhaix, « cette réforme des retraites, c’est la cata ! » – Après la réforme, ces jeunes retraités qui pourraient manquer – Le Télégramme (letelegramme.fr)

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