Blocage du train de Saint-Gérand : le collectif contre les fermes-usines ira jusqu’au procès (OF.fr-29/11/22-18h01)

Vers 12 h, ce mardi 29 novembre 2022, le collectif Bretagne contre les fermes-usines attendait les derniers passages en audition, devant la gendarmerie de Pontivy.

Le collectif Bretagne contre les fermes-usines s’est mobilisé lundi 28 et mardi 29 novembre 2022, à Pontivy (Morbihan). Une vingtaine de participants au blocage d’un train de céréales à Saint-Gérand, le 19 mars, ont été entendus à la gendarmerie. Le collectif fera front jusqu’au procès.

Un barnum est installé sur le trottoir. Difficile d’être plus près de la compagnie de gendarmerie de Pontivy (Morbihan). Lundi 28 et mardi 29 novembre 2022, une vingtaine de membres du collectif Bretagne contre les fermes-usines ont été entendus par les gendarmes. Des auditions dans le cadre de l’enquête en cours, liée au blocage d’un train de céréales à Saint-Gérand, vidé d’une partie de sa cargaison, le 19 mars.

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En juin, quatre personnes avaient été interpellées. En réponse, en août, une vingtaine de membres du collectif avaient confirmé leur participation au déroulement de cette action. Elles ont donc été entendues à la gendarmerie de Pontivy. « On ne parlera pas, on n’a rien à dire, lance une militante. Quatre personnes ont été placées sous contrôle judiciaire. Or, nous revendiquons cette action en tant que collectif. »

Les « empoisonneurs » de l’agro-industrie

L’objectif des militants : se faire entendre, malgré des moyens d’expression limités. Et dénoncer les « empoisonneurs » de l’agro-industrie. « Il y a nous et ceux qui génèrent des dégâts au niveau environnemental et climatique. Les coupables, ce sont ces contrevenants à la santé publique. L’agriculture en Bretagne représente 44 % des émissions de gaz à effet de serre. On ne s’attaque pas à des personnes. Il y a un problème de justice sociale avec des agriculteurs pieds et poings liés par le système », affirment des membres du collectif.

« Nous sommes entrés sur la voie ferrée et nous avons déposé des objets. Mais il n’y a pas eu de mise en danger de la vie d’autrui. Le train était déjà à l’arrêt », rappelle le collectif. Chacun prend « un risque pour sa vie personnelle » avec d’éventuelles poursuites judiciaires. « Mais nous avons plus peur pour l’avenir de notre société que d’aller à la gendarmerie… Les reproches que l’on nous fait doivent être vus dans un contexte. Les enjeux dépassent largement la question d’un train arrêté. »

Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement.— Article 2 de la charte de l’environnement

Mardi après-midi, l’avocat du collectif Bretagne contre les fermes-usines a fait le point après les dernières auditions. Et les membres se disent prêts à aller jusqu’à la Cour de justice de l’Union européenne. « En parallèle, nous menons des actions juridiques contre des décisions préfectorales, comme un projet d’élevage à Plaudren. Nous avons gagné en première instance contre le projet de poulailler à Langoëlan. Et nous sommes partis pour gagner après un recours contre l’extension d’une porcherie à Priziac. »

La justice penchera-t-elle de leur côté ? Le collectif se montre confiant : « Il y a un réel mouvement, le juge ne peut pas ignorer ça. Il y a eu une évolution depuis le 19 mars. Et d’ici le procès, nous aurons encore plus d’éléments et de preuves. Si nous ne sommes pas compris ni majoritaires aujourd’hui, nous le serons demain. » Et une militante de citer l’article 2 de la charte de l’environnement, signée en mars 2005 : « Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement. »

Yann CLOCHARD

source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/pontivy-56300/blocage-du-train-de-saint-gerand-le-collectif-contre-les-fermes-usines-ira-jusqu-au-proces-b43f447c-6fd3-11ed-9a8e-7d0229dcff58

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