Les négociations annuelles (NAO) sont tendues cette année chez Naval Group. Les hausses de salaires font l’objet d’un bras de fer entre syndicats et direction, dans un contexte d’inflation record. À Brest, 500 salariés se sont rassemblés ce jeudi 8 décembre 2022, à l’appel de l’intersyndicale.
Alors que la fin des négociations annuelles (NAO) approche, le personnel de Naval Group espère faire bouger les lignes avant la dernière réunion du 12 décembre 2022. Ce jeudi, ils étaient environ 500 employés rassemblés dans la base navale de Brest (sur un total de 3 074), pour exiger des hausses de salaires. Chose rare, le mouvement était à l’appel de l’intersyndicale (CGT, CFDT, Unsa, CFE CGC). Des grèves se sont tenues sur tous les sites du groupe, à Toulon, Cherbourg, Lorient, Ruelle et Indret.
Augmentation de 3 500 € exigée
Dans un contexte d’inflation record (6,2 % sur un an en octobre), l’intersyndicale réclame à la direction une hausse générale des salaires de 3 500 € brut par an. Cette augmentation pour tous
concernerait les ouvriers d’État comme les techniciens et les cadres. « L’inflation est la même pour tout le monde », justifie Lætitia Jourdan, permanente syndicale à la Cfdt. Les organisations syndicales exigent aussi 1 % de budget complémentaire pour les ajustements de rémunération, ainsi qu’une clause de sauvegarde pour réajuster ces mesures en cas de nouvelle inflation en 2023.
Primes
À l’issue des deux premières réunions, la direction met sur la table une hausse globale du budget d’augmentation de 5 %, soit environ 1 350 € brut par salarié. Ainsi qu’une prime de partage de la valeur de 1 000 € pour tous les employés, et une prime de récompense individuelle, de 500 € en moyenne. Elle serait versée à environ 70 % du personnel sur le site de Brest, selon la direction.
Une année mouvementée
Pas de quoi satisfaire l’intersyndicale, qui attend un juste retour des richesses créées à Naval Group
pour les salariés, après les nombreux défis à relever
en 2022 (entretien et réparation des SNLE, programme Barracuda…). Naval Group, dont l’actionnaire majoritaire est l’État, doit montrer l’exemple
, clament les syndicats. La direction assure que les NAO, qui se tiennent à l’échelle du groupe, se déroulent dans un climat apaisé et constructif
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Julia TOUSSAINT