Brest. À Bibus, un accord avec la direction sous haute surveillance (OF.fr-23/12/22)

Fin de la grève sur le réseau de bus Bibus à Brest (Finistère) ce jeudi 22 décembre 2022, mais la CFDT prévient que l’accord est sous haute surveillance des décisions qui seront prises par la direction de RATP Dev au printemps 2023.

Les salariés du réseau de tramway et bus de Brest (Finistère) géré par RATP Dev ont levé, jeudi 22 décembre 2022, la grève qu’ils menaient depuis plus d’un mois. La CFDT, le syndicat majoritaire dans l’entreprise, se dit soulagée, mais prévient déjà qu’elle veillera de près à la mise en place des accords au printemps 2023.

Après plus d’un mois de conflit entre les salariés et la direction de la RATP (Régie autonome des transports parisiens) Dev, en charge du réseau de transport Bibus de Brest (Finistère), les deux parties ont finalement trouvé une entente, ce jeudi 22 décembre 2022. « Nous continuons toutefois à mettre la pression sur la direction », averti Luc Daniel, délégué CFDT chez Bibus, le syndicat majoritaire.

Défiance des salariés

​À l’origine de la mésentente, il faut se rappeler la précédente grève de trois jours qui a eu lieu il y a un an, en novembre et décembre 2021. À l’issue de ce mouvement social les salariés avaient « reçu des promesses de leur direction qui n’ont jamais été tenues », rappelle le syndicaliste.

Il cite notamment l’arrivée en 2022 de 22 bus supplémentaires pour le réseau qui devaient servir à améliorer les conditions de travail. « On s’est fait bananer», estime Luc Daniel. Avec une conséquence directe sur le conflit qui vient de se terminer : « Cela n’a pas été simple de lever la grève jeudi soir. Nous nous sommes évidemment heurtés à la défiance des salariés. »

Temps de parcours

Le mouvement social avait surtout révélé un malaise dans l’entreprise, notamment au niveau des temps de parcours jugés par les grévistes « complètement délirants ».

Pour prouver ce qu’ils avançaient, les conducteurs de Bibus avaient refait les parcours au volant de leur bus en respectant les arrêts, le Code de la route et les vitesses de circulation. « Au final, les bus devaient rouler plus vite que la vitesse commerciale du tramway qui utilise un réseau en site propre… »

Luc Daniel, délégué CFDT chez Bibus à Brest.

Pour Luc Daniel, cela avait un impact direct pour les utilisateurs : les bus n’arrivaient jamais à l’heure. « Les usagers râlaient car ils ne savaient pas si leur bus était déjà passé ou pas… » Et estime que la qualité d’un service public est directement liée aux conditions de travail.

Un accord sous surveillance

Jeudi soir, des accords ont été trouvés sur les temps de parcours, quatorze embauches de conducteurs, l’amélioration des conditions de travail, les polyvalences de certains salariés qui travaillaient avec des avenants temporaires… « Les avenants vont devenir définitifs. Cela permet de lutter contre une certaine forme de précarité sur les postes qui mettaient la pression sur les salariés. »

Tout ceci devra être mis en place entre janvier et mai 2023. Dans l’attente d’un calendrier précis et de son application, la CFDT émet un préavis de grève sur la période. Luc Daniel prévient : « s’il le faut, nous repartirons sur une situation conflictuelle. »

De son côté, Bibus précisequ’après de nombreux échanges avec les partenaires sociaux, le service à repris normalement sur le réseau.

Sabine NICLOT-BARON

source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/brest-29200/brest-a-bibus-un-accord-avec-la-direction-sous-haute-surveillance-bef05b16-82c7-11ed-8359-6865f04db6a7

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