Brest. « C’est désespérant » : professeur diplômé à bac + 5 mais jamais appelé ! ( OF.fr – 11/09/22 – 08h25 )

Steven Malgorn espère réussir le concours pour devenir professeur certifié en histoire-géographie. Au cours de sa formation de master à l’UBO, il a aussi effectué des stages, dont un au collège Saint-Anne de Brest.

Steven Malgorn espère réussir le concours pour devenir professeur certifié en histoire-géographie. Au cours de sa formation de master à l’UBO, il a aussi effectué des stages, dont un au collège Saint-Anne de Brest.

Steven Malgorn a obtenu le master « métiers de l’enseignement » à l’UBO en 2021. Il pourrait effectuer des remplacements comme contractuel dans le Finistère. Mais aucune proposition. Ni du privé, ni du public. Désespérant…

« Tous les jours, on voit qu’il manque des enseignants et que des personnes sont recrutées pour faire prof, sans formation ou presque ! Moi, j’ai un bac +5, un master « métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation » … mais personne ne m’appelle ! Pas une seule fois en un an. C’est désespérant… » soupire Steven Malgorn, 25 ans, diplômé de l’Université de Bretagne occidentale (UBO).

Il a obtenu son diplôme en 2021. Il peut désormais enseigner l’histoire-géographie en collège ou en lycée.

À quatre reprises, le jeune Brestois a passé le concours du Cafep de l’enseignement catholique, l’équivalent du Capes dans le public. Il a été admissible deux fois mais il a échoué à l’oral. « Je suis tombé sur des sujets hyper précis. » Ce concours est la porte d’entrée pour obtenir une titularisation, et donc un poste !

En attendant de le repasser une 5e fois, il cherche à faire des remplacements, dans le privé comme le public. Début juillet, il a appelé la direction de l’enseignement catholique du Finistère. « On m’a répondu qu’en histoire-géo, il n’y a pas de CDD disponibles. »

« C’est regrettable »

Pour le public, il a appelé le rectorat de Rennes qui lui a fait une réponse surprenante : « Le service m’a indiqué que c’est lui qui m’appellerait, suite au rapport d’inspection. Mais comme je n’ai jamais été remplaçant, il n’y a pas de rapport à mon sujet. Je ne risque pas d’être rappelé… »

Pour gagner sa vie, malgré l’absence de débouchés dans son domaine, il a travaillé comme contrôleur de pass sanitaires au CHU de Brest, agent recenseur, ou hôte d’accueil dans l’événementiel. Mais c’est à défaut. « C’est regrettable d’avoir investi autant de temps et d’énergie dans un projet professionnel qui n’aboutit pas. »

Il a aussi sollicité le député Jean-Charles Larsonneur. « Il m’a conseillé de ne pas m’éparpiller dans des petits boulots. Et d’accepter tout remplacement, même à mi-temps. »

De son côté, la direction catholique du Finistère, Erwan Le Lay, responsable du service emploi du second degré, explique : « Si cette personne n’a pas été appelée, c’est qu’on a couvert tous nos besoins. On n’est pas en manque d’enseignants en histoire-géo. Soit les postes ont été pourvus lors des concours, soit il y a déjà des remplaçants. » Des besoins existent, mais en économie-gestion. Globalement, contrairement au niveau national, dans le Finistère, il manque peu d’enseignants. « À mi-juillet déjà, 80 % de nos postes étaient pourvus dans le second degré. »

Du son côté, le rectorat rappelle qu’il faut « suivre une procédure spécifique » : le candidat dépose sa candidature dans l’application académique ACLOE (CV et lettre de motivation). Il peut formuler des vœux géographiques. Ensuite sa candidature est examinée par un inspecteur de la discipline qui valide la candidature après un entretien. Le néo-contractuel est susceptible d’être contacté en cas de besoins en remplacements.

En attendant un éventuel appel, Steven Malgorn prépare une nouvelle fois le Cafet. Il suit des cours à distance avec le Cned, soit 800 € pour l’inscription et 150 € pour l’achat de livres.

Mais il reste disponible pour tout remplacement à mi-temps ou à plein temps, dans un établissement privé ou public, dans le département du Finistère.

Source : Brest. « C’est désespérant » : professeur diplômé à bac + 5 mais jamais appelé ! (ouest-france.fr)

Auteur : Laurence GUILMO.

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