Brest. Les étudiants en médecine manifestent contre l’année supplémentaire. ( OF.fr – 14/10/22 – 16h41 )

À l’entrée de l’hôpital Morvan, vendredi 14 octobre 2022, ils étaient plus d’une centaine d’étudiants en médecine à ralentir la circulation automobile, distribuer des tracts…
À l’entrée de l’hôpital Morvan, vendredi 14 octobre 2022, ils étaient plus d’une centaine d’étudiants en médecine à ralentir la circulation automobile, distribuer des tracts… 

La quatrième année de médecine générale destinée à pallier les difficultés d’accès aux soins met le feu aux poudres. Ils étaient près de 200 futurs médecins à ralentir la circulation devant le CHRU Morvan à Brest, ce vendredi 14 octobre 2022.

Les blouses blanches des étudiants en médecine sont de sortie à Brest, ce vendredi 14 octobre. Pas pour des bizutages, mais pour une grogne généralisée contre les réformes qui se profilent pour eux à l’horizon proche.

À l’entrée de l’hôpital Morvan, ils étaient plus d’une centaine en début d’après-midi à ralentir la circulation automobile, distribuer des tracts… Comme un peu partout en France, à l’appel des représentants des étudiants en médecine (Anemf) et d’autres collectifs.

Poussés à se déconventionner

Leur protestation porte sur la réforme de l’internat de médecine générale, en cours d’examen dans la loi de financement de la sécurité sociale 2023.

« C’est une manière de nous pousser à nous déconventionner à la sortie de nos études », estime Loïc Lemoine, président de l’association des internes en médecine de Brest.

Deux représentants des étudiants en médecine, Julie Le Saux et Loïc Lemoine, vendredi 14 octobre 2022, à la manifestation organisée devant le Centre hospitalier Morvan de Brest. | OUEST-FRANCE

En soulignant le risque de tomber dans une « une médecine de riches » avec des consultations entièrement à la charge des patients…

Une « réforme budgétaire… »

Parmi les mesures qui font particulièrement débat, l’année rajoutée aux étudiants en médecine générale qui pourrait rentrer en application dès la rentrée prochaine pour ceux qui vont débuter leur internat en médecine générale.

Ils s’étonnent aussi qu’elle soit prévue dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2023 (PLFSS). Ce qui met l’accent sur « le côté budgétaire » de la décision. *

Ils soupçonnent notamment le gouvernement « de s’offrir des médecins à bas coût pour les installer pendant un an remplir les places dans les déserts médicaux ».

Quid aussi de la formation qu’ils recevront durant cette année. « Nous n’arrivons déjà pas à pouvoir tous nos stages de fin d’études », rappelle Julie Le Saux, représentante des étudiants en premier et deuxième cycles. Elle regrette aussi le peu de formation dont bénéficient en fin de cursus les médecins généralistes ; alors que leurs tuteurs sont déjà peu nombreux et débordés.

Une quatrième année de médecine générale qu’ils redoutent trop peu encadrée, uniquement destinée à combler les déserts médicaux… | OUEST-FRANCE

Des études encore plus longues

Un effort qui va se rajouter à des études déjà très longues. Trois ans de premier cycle, puis trois autres années d’externat avant un internat de trois ans qui serait porté à quatre ans pour la médecine générale comme les internats de spécialités. Une quatrième année destinée à « parfaire une formation polyvalente et exigeante et pas pour envoyer au front des jeunes recrues » comme l’a présentée récemment le ministre de la santé, François Braun.

Les étudiants ne semblent pas convaincus. Julie Le Saux redoute son application rapide qui « forcera les étudiants à aller exercer dans une zone qu’ils n’auront pas choisie », loin de chez eux.

« Certains réfléchissent déjà à changer de voie », prévient Loïc Lemoine. Voilà qui ne devrait pas arranger le problème des déserts médicaux…

Auteur : Sabine NICLOT-BARON

Source : Brest. Les étudiants en médecine manifestent contre l’année supplémentaire (ouest-france.fr)

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