En recrudescence en France, la présence de punaises de lit peut transformer le quotidien en cauchemar. Rennes n’est pas épargnée. Témoignages.
Un foyer sur dix. La statistique fait froid dans le dos, et rend visible un phénomène en pleine recrudescence. Celui des punaises de lit, dont la capacité de nuisance n’est pas proportionnelle à la taille…
« Ça rend fou ! » confirme Anaïs. Cette Rennaise de 35 ans a découvert l’existence de ces parasites de quelques millimètres de long en 2019. « J’avais des piqûres sur plusieurs endroits du corps, qui me démangeaient. » Aiguillée par son médecin traitant, la commerciale finit par comprendre qu’elle a probablement ramené des punaises sans le vouloir, après un week-end passé dans un gîte en Normandie.
« Plus on attend, plus c’est l’enfer »
Marion, elle, a découvert avec horreur qu’elle a dormi plusieurs mois sur un lit infesté, sans le savoir. « Une voisine m’avait demandé si ça ne me gratouillait pas la nuit. » En soulevant son matelas, la secrétaire médicale y aperçoit des taches noires qui grouillent. « En fait, c’est mon voisin du dessus qui en avait depuis six mois, mais il n’avait rien dit ! »
Résultat : l’immeuble entier du centre-ville de Rennes est infesté. Car le nerf de la guerre contre les punaises de lit, c’est le temps. « Plus on attend pour traiter, plus c’est l’enfer », résume Mathieu Garzuel, dirigeant de Neature. L’entreprise spécialisée dans la dératisation et la désinsectisation intervient en Ille-et-Vilaine, dans les Côtes-d’Armor et le Morbihan.
Pic de juillet à septembre
« À Rennes, c’est environ deux interventions par semaine pour des punaises de lit. » Avec un pic de juillet à septembre. « Plus il y a de touristes, plus les gens voyagent, plus il y en a. » Contrairement à des idées reçues, la présence de ces nuisibles n’a aucun rapport avec la propreté d’un logement.
« Au début, j’ai cru que mon appartement était sale », confie Sophie, qui y a été confrontée en février. Les foyers modestes ne sont pas forcément les plus touchés. « Au contraire ! Plus les gens ont les moyens de voyager, plus ils sont susceptibles d’en ramener chez eux », pointe Mathieu Garzuel.
En première ligne, les hôtels ne sont pas épargnés. « La lutte contre les punaises de lit, c’est un peu comme un camion en panne pour un transporteur, compare Jacques David, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie d’Ille-et-Vilaine. Ça fait partie de l’activité. »
Dégâts psychologiques
Lui-même hôtelier, le professionnel doit faire appel à une entreprise spécialisée environ dix fois par an dans son établissement de Chantepie, près de Rennes. « On doit bloquer la chambre pendant deux jours, mais ça se traite très bien. »
« Tous les hôteliers y sont confrontés, ceux qui disent le contraire mentent », souligne Mathieu Garzuel. Si les punaises de lit ne transmettent pas de pathologies à l’humain, leurs dégâts psychologiques peuvent être très importants. « Souvent, les gens chez qui on intervient sont à bout. Ils ont tout essayé, ils sont épuisés. »
Presque dix ans après avoir été touchée, Marion a gardé des réflexes d’extrême vigilance. « Je change mes draps toutes les trois semaines, et dès que je suis dans un hôtel, je regarde le matelas. » Si une intervention de professionnels peut rapidement régler le problème, elle n’est pas toujours facile en fonction des lieux.
Surfréquentés, les hôpitaux, prisons ou centres d’hébergement pour demandeurs d’asile peuvent difficilement vider des locaux entiers pendant plusieurs jours…
Auteur : Charlotte HEYMELOT.
Source : « Ça rend fou ! » : ces Rennaises ont été envahies par les punaises de lit (ouest-france.fr)
URL de cet article : « Ça rend fou ! » : ces Rennaises ont été envahies par les punaises de lit. (OF.fr – 05/08/23) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)