Carhaix-Plouguer(29). Il y a 80 ans, Joseph Le Borgne a été exécuté(OF.fr-26/07/22-5h08)

Joseph Le Borgne, résistant, fusillé en 1942

Le 24 juillet 1942, le cheminot et résistant carhaisien Joseph Le Borgne, âgé de 29 ans, est abattu par les autorités allemandes.

L’histoire

Joseph Le Borgne est né le 22 novembre 1913, à Carhaix, où résident ses parents Joseph Le Borgne et Louise Coatsaliou. Son père est mécanicien et chef de dépôt à la gare. Selon sa nièce Françoise Musy Le Borgne : « Le Borgne est son véritable patronyme, dûment enregistré à l’état civil, il ne s’est jamais appelé Borgne contrairement à ce que l’on peut lire ici et là. »

Joseph Le Borgne suit les traces de son père en étant admis au personnel de la gare où il occupe la place de guichetier. Il vit avec sa femme Marie, dans un petit appartement de la rue Brizeux. Dès le début de l’Occupation allemande, il entreprend de participer à des actions de résistance et entre dans le réseau Johnny, spécialisé dans le renseignement et les émissions radio.

Le 9 septembre 1941, vers 16 h 45, quelques clients sont attablés au café Pastor, situé au rez-de-chaussée de son immeuble. À travers la vitrine du bar, la patronne observe la rue et remarque qu’une certaine agitation semble animer le quartier.

« Fusillé après avoir refusé qu’on lui bande les yeux »

Dans l’arrière-cour, Joseph Le Borgne est occupé à fendre du bois, tandis qu’au second étage, un membre du réseau, Jean Lamandé, passe des messages radio clandestins vers Londres.

Soudain, la rue se vide, et dans le bar chacun apprend que des Allemands en civil encerclent le quartier. Une fouille systématique leur permet de trouver le poste émetteur, que Jean Lamandé avait caché dans un lit.

Joseph Le Borgne, sa femme, sa belle-sœur Lisette Pastor et Jean Lamandé sont arrêtés sur le champ et conduits à Guingamp, puis à Broons. C’est dans cette gare qu’un accident ferroviaire blesse sérieusement Marie Le Borgne, qui sera hospitalisée à Rennes jusqu’en janvier 1943.

Une rue porte son nom à Carhaix

Les hommes et les femmes sont séparés : Lisette Pastor est transférée à la prison de la Santé, tandis que Joseph Le Borgne et Jean Lamandé sont envoyés à Fresnes. « Jean a réussi à s’évader, mais Joseph a été condamné à mort et fusillé par les autorités allemandes, après avoir refusé qu’on lui bande les yeux », raconte Françoise. Joseph Le Borgne est exécuté au fort du Mont-Valérien (près de Paris), le 24 juillet 1942, il y a 80 ans.

Dans une ultime lettre adressée à ses parents et frères et sœurs, il écrit ces derniers mots : « Au revoir tous mes très chers. Je pars sans un regret, sans une larme, en bon Français et en bon chrétien ».

Il fut reconnu Mort pour la France par le Secrétariat général aux Anciens combattants, le 6 décembre 1945. Homologué au grade de sous-lieutenant, il reçut à titre posthume la Légion d’honneur, la Médaille militaire et la Croix de guerre. Une rue porte son nom à Carhaix et à Brest. Son nom figure également sur le monument aux morts de Quimper et sur le monument commémoratif du Mont-Valérien.

source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/carhaix-plouguer-29270/il-y-a-80-ans-joseph-le-borgne-a-ete-execute-5bf4c412-0a76-11ed-83fe-b171cfb4e430

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