Ce que l’on sait après l’incendie qui a ravagé l’immeuble de l’OFB à Brest (OF 31/03/2023 18h48)

Spectacle de désolation après l’incendie qui a ravagé, tôt ce vendredi 31 mars 2023, les combles et le second étage de l’Office Français de la Biodiversité, l’OFB : les cheminées risquant de s’effondrer, leur démolition doit être envisagée selon les pompiers, qui restent mobilisés sur le déblaiement au port de Brest. | SDIS 29

Ciblé par les pêcheurs en colère, qui manifestaient jeudi 30 mars 2023, le bâtiment de l’Office Français de la Biodiversité, l’OFB, situé sur le port de Brest, a été ravagé par un incendie tôt ce vendredi 31 mars. Lancées par dizaines, des fusées enflammées auraient pu atterrir sur le toit.

Vu du dessus, l’immeuble de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) offre un véritable spectacle de désolation, quai de la Douane, sur le port de Brest : au lendemain de la manifestation « port mort » des pêcheurs bretons, un incendie a ravagé, tôt, vers 6 h ce vendredi 31 mars 2023, ce beau bâtiment historique, construit en 1902, qui a longtemps accueilli la capitainerie du port.

Maîtrisées vers 8 h 30, malgré les vents très forts de la tempête Mathis (jusqu’à 145 km/h), par 29 sapeurs-pompiers, épaulés par six marins-pompiers venus en renfort, les flammes, impressionnantes, ont détruit le toit, les combles et le second étage de l’immeuble de l’OFB.

Plus de 300 projectiles lancés

La veille, plus de 400 pêcheurs étaient rassemblés sur le port de Brest, pour « symboliquement enterrer la pêche artisanale française ». Et c’est avec beaucoup de « colère » et de « rancœur » qu’ils ont exprimé leurs « craintes pour l’avenir » et leur « ras-le-bol ». En allumant notamment un brasier devant le bâtiment de l’OFB qu’ils ciblaient en particulier. Des pêcheurs désormais ciblés comme responsables de l’incendie.

Selon plusieurs témoins, plus de 300 projectiles, fusées de détresse, mortiers d’artifice et fumigènes auraient été lancés. Certaines fusées auraient atterri sur le toit de l’OFB.

Beaucoup ont immédiatement rapproché cet incendie de celui, il y a 26 ans, du Parlement de Bretagne à Rennes : un gigantesque incendie, survenu à l’issue d’une journée d’émeutes, lors d’une autre mobilisation de pêcheurs…

« Symboliquement, c’est énorme »

« Peut-être que l’une de ces fusées est restée coincée dans la toiture, que des braises ou des cendres ont couvé longtemps », remarquait une salariée de l’OFB, où a été ouverte une cellule de crise. Provoquant le départ de l’incendie dans les combles ? « C’est l’hypothèse la plus probable mais cela reste une hypothèse » , a déclaré Jean-Philippe Setbon, sous-préfet de Brest.

Pourtant « très choqués », mais préoccupés par le besoin de « sauver leur travail », des employés de l’OFB ont pu se rendre, quelques minutes, dans leurs bureaux dévastés, pour récupérer des documents.

« Symboliquement, c’est énorme », confiait Michel Peltier, responsable de cet établissement public dédié à la sauvegarde de la biodiversité. Où travaillent une quarantaine de fonctionnaires et qui abrite notamment l’Agence des aires marines protégées, comme le parc naturel marin de l’Iroise, zones au cœur de tensions avec les marins-pêcheurs.

« Avec 59 % des eaux bretonnes où on n’aura plus le droit de travailler, c’est la mort de la pêche », ajoutait, jeudi, Philippe Perrot, vice-président du comité des pêches du Finistère : « La Commission européenne propose d’y interdire l’usage d’engins de fond, chaluts, dragues, palangres ou casiers, d’ici à 2030. »

Apportant « tout leur soutien aux équipes de l’OFB », les associations de protection de la nature réunies au sein de France Nature Environnement Bretagne (FNE Bretagne) estiment qu’il est urgent de « sortir du climat actuel de tensions et d’intimidations, pour engager un temps de dialogue multi-acteurs apaisé et organiser le maintien d’usages durables en milieu marin, dont la pêche».

Les foyers résiduels surveillés

Pour la cellule de Recherche des causes et circonstances d’un incendie (RCCI) du Sdis 29, la structure du bâtiment de l’OFB, en béton, devrait a priori tenir. Mais les cheminées « qui risquent de s’effondrer », devront sans doute « être détruites ».

Les pompiers restent mobilisés sur deux fronts : surveiller les foyers résiduels qui, attisés par le vent, pourraient provoquer la reprise du feu. Et, le gros du travail, déblayer les décombres, en particulier celles du toit, tombé sur le second étage, rempli de débris carbonisés. Les pompiers ont aussi dû scier une énorme poutre en acier qui menaçait de tomber.

Le comité des pêches « effaré »

Ouverte par le parquet de Brest, l’enquête judiciaire « devra exploiter une énorme quantité d’images, photos et vidéos, sur lesquelles les différents protagonistes en action sont parfaitement reconnaissables », glisse une source policière.

« Des images » que le comité des pêches du Finistère, dans un communiqué envoyé aux médias vendredi matin, « a découvertes avec effarement » : « La lumière sera faite sur cet événement terrible, écrit encore le comité. Notre première réaction est de condamner fermement les actes de violence et de destruction quels que soient les auteurs de ces actes : rien ne doit et ne peut justifier cela ! »

Auteur : Frédérique Guiziou

Source : Ce que l’on sait après l’incendie qui a ravagé l’immeuble de l’OFB à Brest (ouest-france.fr)

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