Ce que l’on sait du projet de Callista à la Fonderie de Bretagne (LT.fr-13/07/22-16h55)

Salariés et syndicats sont inquiets du projet de reprise de Callista à la Fonderie de Bretagne.
Callista, un fonds d’investissement allemand, s’est positionné pour reprendre la Fonderie de Bretagne, à Caudan. Pas pour s’implanter durablement dans le Morbihan mais pour remettre à niveau l’outil industriel et le revendre.

1 Pas parti pour rester

Le fonds d’investissement allemand Callista est « en négociations exclusives pour acquérir la Fonderie de Bretagne » à Caudan. L’investisseur, « spécialisé dans l’optimisation d’actifs industriels », détient aujourd’hui huit entreprises en Europe pour « un chiffre d’affaires cumulé de 185 M€». Callista a été clair face aux salariés et aux pouvoirs publics : « Ils ne sont pas là sur le long terme, ils sont là pour remettre au niveau l’outil industriel, le rendre crédible pour, plus tard, un projet de reprise », rapporte Fabrice Loher, président de Lorient Agglomération.

Callista arrive avec un objectif de pertes limitées et s’engage jusqu’à 2025 à ne supprimer aucun emploi. « Si on perd 1 €, ils nous vendent », assure un salarié. « Renault sous-traite la fermeture », conclut un autre. Dans un communiqué, Callista se dit « convaincu que FDB a un fort potentiel et que son savoir-faire, incarné par ses salariés, allié à son projet ambitieux, feront la différence ». La reprise est envisagée pour le 1er novembre 2022.

2 Renault investit 32 M€

C’est un des chiffres les plus marquants de la présentation du projet de Callista. 32 M€ vont être investis pour moderniser l’usine et c’est Renault qui va financer, s’ajoutant aussi « une recapitalisation de 150 M€ et un apport de 14 M€ à la trésorerie », selon la CGT. Les travaux « pour transformer la fusion, moderniser le noyautage et créer une deuxième sortie de ligne », devraient être effectués en 2023 avec trois mois d’arrêt de production, toujours selon le syndicat majoritaire. Des « investissements significatifs » qui permettraient de « développer de nouveaux segments de clientèle ».

3 La recherche de nouveaux marchés

Actuellement, la Fonderie de Bretagne produit 21 000 tonnes de pièces. Près de 90 % de la production est destinée à Renault. FDB travaille aussi avec BMW. L’objectif affiché par Callista est de ne plus produire que 50 % de pièces Renault, reste donc à trouver la moitié restante. Pour ce faire, et c’était une demande des salariés et une préconisation du cabinet d’expertise Secafi, Callista devrait doter FDB d’un service commercial pour aller chercher de nouveaux marchés. Une diversification de la production « pour se donner de nouveaux débouchés », déclare Callista dans un communiqué.

Les salariés demandent à en savoir plus sur le projet industriel, notamment sur les pièces qui seraient produites à la Fonderie de Bretagne une fois les travaux réalisés, « cela peut-être pour les poids lourds, pour les véhicules agricoles, de travaux publics », imaginait Maël Le Goff au sortir de la présentation. L’objectif de volume pour 2025 est de 26 500 t. Pour la CGT, « le volume et la diversité des portefeuilles indiquent que le business model est « prend et jette » ».

Céline LE STRAT

Source: https://www.letelegramme.fr/dossiers/renault-en-crise-quel-avenir-pour-la-fonderie-de-bretagne/ce-que-l-on-sait-du-projet-de-callista-a-la-fonderie-de-bretagne-13-07-2022-13109789.php

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *