« Ce sont des fermetures comptables », dans le Pays de Morlaix, vent de fronde contre la future carte scolaire. ( LT.fr – 03/02/23 )

Des actions sont menées un peu partout dans le Pays de Morlaix contre les fermetures de classe. Plusieurs pétitions, comme à Lanmeur, circulent également.
Des actions sont menées un peu partout dans le Pays de Morlaix contre les fermetures de classe. Plusieurs pétitions, comme à Lanmeur, circulent également. (Photomontage Corentin Bonizec – photos Le Télégramme et Pas touche à ma classe)

La carte scolaire pour la rentrée 2023-2024 n’a pas encore été dévoilée mais certains maires ont déjà été notifiés de fermeture de classe. Sept communes seraient, pour le moment, concernées, dans le Pays de Morlaix.

« C’est une injustice profonde ». Dans le Pays de Morlaix, la colère monte vis-à-vis de potentielles fermetures de classe. La carte scolaire, qui définira le nombre de classes dans chaque école, n’a pas encore été dévoilée. « On devait l’avoir en février, finalement la réunion aura lieu le 3 mars 2023 », avance Sébastien Marie, maire de Plounéour-Ménez. Cependant, certains élus ont déjà été avertis par l’Éducation nationale, ou par d’autres biais, d’une fermeture de classe au sein d’un de leurs établissements.

Selon le premier tour d’horizon dans le territoire, sept classes sont, pour le moment, menacées : une classe bilingue à Plounéour-Ménez ; une classe à l’école de Plourin-lès-Morlaix ; une classe bilingue à l’école du Poan-Ben, à Morlaix ; une classe à l’école des 4 vents de Lanmeur ; une des trois classes de l’école de Saint-Vougay ; une des cinq classes de l’école de Garlan et une des deux classes de l’école de l’île de Batz.

Un manque de communication et de dialogue

« La décision d’ouvrir ou de fermer une classe, donc d’ajouter ou de retirer un poste d’enseignant, relève du directeur académique des services de l’Éducation nationale », indique, sur son site, le ministère. Pour autant, l’absence de dialogue en provenance de la rue de Grenelle révolte les élus. « Je suis indigné que l’Éducation nationale appelle Morgane Bicrel, adjointe à l’enfance et à la jeunesse, sans prendre un rendez-vous, sans étude prospective et sans dialoguer », lance Guy Pennec, maire de Plourin-lès-Morlaix. À Saint-Vougay, la maire, Marie-Claire Hénaff, a, elle, appris la décision par le truchement des organisations syndicales tandis qu’à Garlan, Joseph Irrien, s’est, lui, déclaré « dans l’attente d’une communication officielle ».

35 postes à supprimer dans le Finistère

Que ce soit sur le fond ou la forme, l’annonce des suppressions place les élus dans le flou. « On gagne des habitants, des élèves, mais on nous retire un poste », décrit Sébastien Marie. « Ce sont des fermetures comptables. Il y a 35 postes nets à supprimer dans le département. C’est-à-dire que s’il y a 20 ouvertures, il faut en trouver 55 à fermer », complète le maire. Pour certains premiers édiles, les annonces de fermetures sont en désaccord avec l’annonce d’une politique éducative forte. « On devrait profiter de cette diminution démographique pour garantir un meilleur enseignement », lance Cathy Lucas, maire de Lanmeur.

Un monde rural qui se sent un peu plus délaissé

Dans certaines communes, les élus craignent que les suppressions de classe creusent l’enclavement du monde rural. À Lanmeur et Saint-Vougay, des terrains lotis sont en construction et de nouvelles familles devraient arriver. « On a vendu 17 terrains à des jeunes ménages. J’ai peur que si on retire une classe, on perde des parents », craint Marie-Claire Hénaff.

À l’île de Batz, la suppression d’un poste signifie que les 18 élèves des neuf niveaux reposeraient sur un seul professeur. « Ce serait la mort de l’île », déclare Éric Grall, maire.

Une organisation des maires pour sauver les classes

Plusieurs rassemblements ont d’ores et déjà eu lieu mais plusieurs maires souhaitent aller plus loin et s’associer. Les élus doivent rencontrer, ce samedi 4 février, le sénateur Jean-Luc Fichet, à Morlaix, pour partager leurs problématiques, avant que le parlementaire rencontre, le 10 février, l’inspection de l’académie de Rennes, qui n’a pas répondu à nos sollicitations. « Il faut une réponse conjointe des maires. Il se pourrait bien qu’un mouvement commun se crée », souffle Jean-Paul Vermot, maire de Morlaix.

Auteur : Corentin Bonizec

Source : « Ce sont des fermetures comptables », dans le Pays de Morlaix, vent de fronde contre la future carte scolaire – Carte scolaire 2023 dans le pays de Morlaix – Le Télégramme (letelegramme.fr)

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