Spécialiste de l’analyse laitière, MyLab va fermer son site carhaisien en 2025 pour transférer l’activité à Janzé, en Ille-et-Vilaine. Un coup dur pour la trentaine de salariés, dont 24 CDI.
« Nous voulons vivre et travailler au pays », ont martelé les salariés de MyLab à Carhaix, en colère après l’annonce du transfert de l’activité à Janzé en Ille-et-Vilaine en 2025. (Le Télégramme/Nathalie Com)
MyLab, spécialiste de l’analyse laitière pour le suivi de la qualité et le paiement du lait, est né en 2016 de la fusion de Lillab (Laboratoire interprofessionnel laitier Loire-Anjou Bretagne) basé à Châteaugiron (35) et d’Urcil (Union régionale des centres interprofessionnels laitiers) présent depuis 1971 à Carhaix. Sept ans après cette union, le conseil d’administration de l’association gérée par des éleveurs et des laiteries, a pourtant décidé, début septembre, de la fermeture en janvier 2025 du site centre breton et du transfert de l’activité à 180 km de Carhaix, à Janzé, en Ille-et-Vilaine, où un nouveau laboratoire est en construction.
« Un enjeu de compétitivité »
Kathia Longcote, directrice générale de MyLab, justifie cette restructuration par des enjeux de compétitivité. « Nous sommes dans une transformation et une mutation de l’entreprise compte tenu des enjeux de restructuration forte de la filière. Nous devons faire face à une diminution de 3 % du volume de lait, très conséquente pour nous, ainsi qu’à la concurrence de grands groupes internationaux sur une partie de nos activités ».
Reste que dans le laboratoire de la rue Malik-Oussekine à Carhaix où travaillent actuellement une trentaine de personnes, dont 24 CDI, l’annonce de la fermeture est un vrai « coup dur ». Sans être pour autant une surprise », reconnaissent, ce jeudi 5 octobre, les représentants du comité social et économique (CSE). « Plusieurs signaux nous laissaient craindre cette issue. Il n’empêche que c’est très difficile à encaisser car nous pensions qu’une fermeture n’interviendrait pas avant 2027-2028 ».
S’ils ne nient pas la baisse d’activité, les représentants du CSE estiment qu’elle n’était pas rédhibitoire. « Depuis la fusion des deux laboratoires, la direction entièrement brétillienne n’a jamais montré le moindre intérêt à développer des analyses de diversification qui auraient permis au site de se développer », assurent-ils. Pour les salariés, le nouveau laboratoire de Janzé, qui absorbera les deux sites existants de MyLab, éloignera tous les acteurs de la filière laitière de Basse Bretagne (industrie et éleveurs) de l’est de la région. « Fini pour eux le service d’analyses rapide et réactif, (recherche urgente des cellules et des antibiotiques…). Des questions écologiques sont également posées quant aux nombreux transports que cela va engendrer ».
« Une casse sociale »
Selon Kathia Longcote, 19 salariés carhaisiens en CDI se verront proposer « un poste équivalent » à Janzé, « les quatre à cinq personnes chargées des contrôles de prélèvement restant, elles, en poste dans le Finistère ». « Nous sommes bien conscients qu’il s’agit d’un choix de vie professionnelle et de vie privée. C’est pourquoi nous avons proposé au CSE un plan de transfert avec des moyens conséquents afin de préserver le plus possible les belles compétences présentes à Carhaix. Des mesures d’accompagnement pour les conjoints seront également mises en place », souligne la directrice générale de MyLab.
Mais malgré ces annonces, la pilule est amère pour les salariés du laboratoire carhaisien. Ne cachant pas leur colère, ils dénoncent une véritable « casse sociale dans une commune du Centre Bretagne relativement pauvre dans le domaine du laboratoire ». Selon les représentants du CSE, « pour la quasi-totalité du personnel, l’envie de continuer à vivre en Centre-Bretagne perdure et, à l’heure actuelle, un déménagement vers Janzé n’est pas envisageable ».
Auteur : Nathalie Com
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