CHU de Nantes (44): les urgences toujours en souffrance (OF.fr-10/02/23)

Depuis mercredi, les urgences du CHU ont été fortement impactées par des arrêts maladies en masse.

Les urgences du CHU sont en souffrance. Une vague d’arrêt de travail a secoué le service cette semaine. La direction a convoqué le comité social d’établissement, mercredi prochain.

Quelle est la situation aux urgences du CHU ?

Elles et ils sont serrés dans la salle syndicale. Il y a là, dix-sept, infirmiers, aides-soignants, brancardiers, plus cinq délégués syndicaux de la CGT (majoritaire), FO et Sud santé. Elles et ils répètent les raisons de ce mouvement d’arrêt maladie inédit aux urgences. Après plusieurs mois d’alerte, ces personnels ont pris la décision collective, d’aller consulter au même moment des médecins. Ces derniers, au vu de leur état de fatigue, d’usure, ont délivré des arrêts de travail d’un à quinze jours. À cela, il faut rajouter celles et ceux qui sont en arrêt long, parfois pour épuisement. Ce vendredi, certains personnels ont repris leur poste.

Comment les urgences du CHU tournent-elles actuellement ?

Tant bien que mal. Le service des urgences a fonctionné en mode dégradé, en particulier mercredi et jeudi. « Avec un recours limité à l’intérim », précise la direction « Une partie des patients dont l’état ne nécessite pas d’hospitalisation est orientée vers l’hôpital Confluent », poursuit-elle. Autres mesures prises, selon les syndicats cette fois : la zone d’attente diagnostic a fermé et le circuit debout aussi.

Quels sont les griefs des personnels ? Et leurs revendications ?

Ils sont très nombreux. « En ce moment, le sujet dont on parle, c’est la retraite, mais, pour notre part, notre principale préoccupation, c’est de savoir combien de temps, de mois, d’années, on va pouvoir continuer à travailler dans ces conditions aux urgences », dit l’un, âgé d’une trentaine d’années. « En deux ans, 75 % de l’effectif de nuit sont partis. Le turnover est terrible », rebondit une autre.

Elles et ils racontent les patients sur les brancards pendant des heures et des heures, le manque de lits récurrents, pour accueillir les malades après leurs passages aux urgences. L’un décrit ces patients qui parfois doivent attendre, jusqu’à vingt-quatre heures assis sur une chaise, un examen, scanner ou autre.

Ils aimeraient aussi se sentir « plus soutenus par les médecins ». « La santé publique est la dernière roue du carrosse », déplorent-ils.

Elles et ils réclament « du personnel supplémentaire ; du matériel en état de marche et en nombre suffisant : une reconnaissance pécuniaire de notre travail. » Et des lits supplémentaires. Une réunion extraordinaire du comité social d’établissement, doit avoir lieu mercredi avec la direction.

Que dit la direction du CHU ?

« Cette situation d’absentéisme concomitant est inédite », note la direction qui affirme sa volonté de dialogue social. Elle souligne « qu’elle a toujours accompagné la hausse d’activités des urgences ». Ainsi, l’effectif est passé « de 155 équivalents temps plein professionnels soignants en 2013 à 180 en 2023 ». « Les deux unités de médecine polyvalente d’urgence ont été renforcées. » « Et des lits d’aval, soutient-elle, ont été créés, en médecine vasculaire, en médecine aiguë gériatrique… » Visiblement, cela est très insuffisant, pour les soignants.

Philippe GAMBERT

source: https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/ou-chu-de-nantes-les-urgences-toujours-en-souffrance-f1fabf94-a967-11ed-8143-2a8717a808f3

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