Concarneau-La grippe aviaire « met à mal tous nos efforts de protection » des oiseaux (LT.fr-25/09/22-17h50)

« C’est une catastrophe car, de mémoire de scientifique, il n’y a jamais eu une contamination multi-espèces comme celle-ci », s’alarme le Concarnois Antoine Chabrolle.
Basé à la Station marine de Concarneau, Antoine Chabrolle, animateur du Réseau national oiseaux marins (Resom), alerte sur le risque que fait peser la grippe aviaire sur les populations d’oiseaux.

En quoi cette épidémie est-elle inédite ?

C’est une catastrophe car, de mémoire de scientifique, il n’y a jamais eu une contamination multi-espèces comme celle-ci. Il y a une telle évolution que le virus migre d’une espèce à une autre, de manière très rapide. Et ça, ça n’avait encore jamais encore été perçu. On parle des espèces marines mais il y a aussi des vautours dans le centre de la France qui meurent. De nombreux pays sont également touchés : l’Écosse, l’Irlande, les Pays-Bas et jusque l’Amérique du Nord… C’est assez général et c’est assez inconnu. On a surtout une pandémie qui met à mal tous les efforts de protection que l’on fait depuis des années.

Va-t-on assister à une diminution des populations ?

Beaucoup d’oiseaux migrateurs vont désormais partir en hivernage. Il faudra voir, l’an prochain, combien reviendront. Sans compter que durant leurs déplacements, les oiseaux transporteront la maladie dans d’autres territoires. On fera donc le bilan l’année prochaine lors de la saison de reproduction à N + 1. Mais on est déjà assez inquiets car on voit que les cas de mortalité touchent surtout les jeunes et les adultes. C’est en cela que c’est dramatique car c’est toute cette proportion qui est en capacité de maintenir la population à flot. Si les adultes et jeunes meurent, on aura un trou dans la démographie qui sera vraiment conséquent.

Quels leviers pour agir ?

Dans un an, il faudra voir la population encore présente. Puis mettre en place tous les dispositifs afin de contribuer à la préservation et à la reproduction des espèces. Il faut également œuvrer pour préserver leurs habitats et diminuer certaines pressions humaines. On parle toujours d’effets cumulés mais, là, on a une grosse perte d’oiseaux qui est liée directement à cette pandémie.

Guirec FLECHER

source: https://www.letelegramme.fr/finistere/concarneau/la-grippe-aviaire-met-a-mal-tous-nos-efforts-de-protection-25-09-2022-13186489.php

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