Côtes-d’Armor. Le Plan pluriannuel d’investissement dans les collèges adopté dans la douleur (OF.fr 04/07/2023)

Le Plan pluriannuel d’investissements dans les collèges a été adopté à la majorité, en session d’été du conseil départemental des Côtes-d’Armor ce lundi 3 juillet 2023, à Saint-Brieuc. Mais les débats ont essentiellement porté sur le sort du collège de Corlay, qui sera regroupé avec celui de Saint-Nicolas-du-Pélem.

Les parents d’élèves du collège Pier-An-Dall, à Corlay et les élus du secteur ont manifesté leur opposition au Plan pluriannuel d’investissement dans les collèges. | OUEST-FRANCE

Cartes d’électeurs déchirées, cris, insultes : une trentaine de parents d’élèves du collège de Corlay et d’élus du secteur, ont laissé éclater leur colère à l’adoption du Plan pluriannuel d’investissement dans les collèges (PPIC) par les élus du conseil départemental des Côtes-d’Armor, lundi 3 juillet 2023, en début de soirée.

Pourquoi le Plan pluriannuel d’investissement dans les collèges a-t-il provoqué la colère des parents et de la minorité ?

Ce plan, élaboré pour la période 2023-2028, prévoit le regroupement des collèges de Corlay et de Saint-Nicolas-Pélem, sur ce dernier site, à la rentrée 2024-2025. Et la reconstruction d’un nouvel établissement d’un coût de 8,1 millions d’euros, qui accueillerait les élèves à la rentrée 2027-2028. Christian Coail, président du conseil départemental, a tenté, en vain, de convaincre l’assemblée qu’il ne s’agissait pas de se prononcer sur la fermeture du collège de Corlay. Mais, de fait, le collège ne sera pas maintenu.

Du côté des élus, les passes d’arme entre les représentants de la droite et du centre, qui ont voté contre ce PPIC, et la majorité, ont commencé le matin, dès les discours d’introduction. Disant comprendre « l’émotion des habitants et des acteurs du territoire », Christian Coail a indiqué avoir « hérité d’un dossier au pied du mur […] L’avenir du collège Pier-An-Dall se posait déjà en 2008 », tandis que la minorité déplorait « une décision politique, un manque de concertation et de dialogue, du mépris et de la brutalité ».

Avant la présentation du plan, la parole a été donnée à Olivier Allain, conseiller régional et à Élodie Le Gall, représentante des parents d’élèves. Leur demande d’un moratoire jusqu’en 2030 n’a pas été entendue. L’amendement déposé par la minorité pour inclure Corlay dans le PPIC, en y inscrivant entre autres 1 million de travaux pour le collège, a été rejeté. La seule concession accordée par la majorité touche à la date du regroupement. « L’idée serait de le décaler à la rentrée 2025 si nous ne sommes pas prêts », a précisé Christian Coail aux élus et à la délégation qu’il avait rencontrée le matin.

Qu’est-ce qui a motivé la décision de regrouper les collèges de Saint-Nicolas et Corlay à Saint-Nicolas ?

« Ce PPIC a été pensé pour défendre un service public de l’enseignement de proximité de qualité », a introduit le patron du Département. Il s’appuie sur une étude démographique, qui laisse entrevoir des effectifs à la baisse, et répond à des recommandations de la chambre régionale des comptes. Celle-ci pointe des situations fragiles, avec des taux d’occupation très différents selon les établissements, en particulier dans le sud-ouest du département où les effectifs de certains collèges sont inférieurs à 40 ou 50 % par rapport à leurs capacités d’accueil.

Les collèges de Corlay et Saint-Nicolas font partie de ceux-là, « impliquant une solution à court terme ». Dans une moindre mesure, les secteurs de Bourbriac-Guingamp, Erquy-Matignon et Pleumeur-Bodou Lannion sont aussi concernés. « Dès la rentrée, une concertation sera lancée pour consolider les effectifs », annonce Jean-René Carfantan, vice-président en charge de l’éducation. « On s’engage à agir en amont », a abondé le directeur académique, Philippe Koszyk. Ce dernier a également mis en avant les enjeux pédagogiques et le manque d’attractivité de Saint-Nicolas et Corlay, où « un élève sur deux va dans le privé ou dans un établissement hors-secteur ». Enfin, le coût de fonctionnement des collèges du département serait, plus élevé qu’ailleurs en Bretagne, avec 1 030 € par élève contre 892 €.

Que prévoit par ailleurs le plan pluriannuel d’investissement dans les collèges ?

Le plan prévoit une enveloppe de travaux de 75 millions d’euros sur six ans. 37 collèges sur 47 sont concernés par ce PPIC, à différents niveaux : maintenance, rénovation, travaux d’investissements lourds. « On fera moins de constructions neuves mais plus de réhabilitations pour accélérer la transition écologique », annonce Christian Coail. Seuls deux établissements feront l’objet d’une reconstruction complète : La Gautrais, à Plouasne (10 millions d’euros) et… Saint-Nicolas-du-Pélem (8,1 millions d’euros).

De gros investissements seront aussi consacrés aux espaces de restauration et/ou à la rénovation énergétique des collèges Per-Jakez-Hélias à Merdrignac, du Mené, Plémet, Plouha, Rostrenen, Jean-Macé, à Saint-Brieuc.

Auteur : Nadia LE SAUX

Source : Côtes-d’Armor. Le Plan pluriannuel d’investissement dans les collèges adopté dans la douleur (ouest-france.fr)

URL de cet article : Côtes-d’Armor. Le Plan pluriannuel d’investissement dans les collèges adopté dans la douleur (OF.fr 04/07/2023) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

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