Considérant que le fonctionnement « dégradé » des hôpitaux de Brest, Carhaix, Landerneau et Morlaix est aujourd’hui synonyme de « mise en danger d’autrui », la CGT a décidé de saisir le procureur de Brest.
Ce jeudi 22 décembre, à Landerneau, les représentants CGT des hôpitaux de Brest, Carhaix, Morlaix et Landerneau sont venus expliquer leur démarche. Car, mardi, ils ont fait un signalement au procureur de la République de Brest pour « mise en danger d’autrui ». Ils estiment que le fonctionnement de ces établissements finistériens ne permet pas aujourd’hui d’assurer la pleine sécurité du patient. Grossièrement, trois symptômes peuvent, selon eux, résumer la maladie dont souffre aujourd’hui l’hôpital : les difficultés de recrutement, la saturation des urgences et le manque de lits.
Le recrutement d’abord. La CGT pointe ici le défaut d’attractivité de l’hôpital public et évoque les contraintes de plus en plus fortes qui pèsent sur les agents. Résultat : « Soit ils s’en vont, soit ils sont en arrêt ».
« Situation catastrophique »
Les urgences ensuite. « Ce sont des services en très grande difficulté. La situation est très dégradée, voire catastrophique », indique Thomas Bourhis, représentant CGT. Et, pour ne rien arranger, Landerneau a, faute de personnels, annoncé la fermeture de ses urgences de nuit (de 23 h à 8 h 30) du 23 décembre au 2 janvier, soit en pleine période de fêtes. Priés d’aller voir ailleurs sur ces horaires, les patients landernéens n’auront d’autres choix que de se rendre aux urgences de Brest, Carhaix ou Morlaix qui sont déjà bien engorgées et où, selon la CGT, certains peuvent attendre 16 heures avant de voir un médecin.
Le manque de lits d’hospitalisation, enfin. Lorsque l’on arrive aux urgences, il faut, on l’a dit, s’armer de patience avant de voir le médecin. Mais lorsque celui-ci décide que, finalement, une hospitalisation est nécessaire, il faut trouver un lit. Or, il en manque. L’attente sur brancards peut alors, toujours selon le syndicat, durer 24 heures, voire 48 heures.
Deux pistes d’amélioration
Que faire pour améliorer la situation ? La CGT évoque deux pistes possibles. Il faut, selon elle, créer des postes. Cela permettrait de soulager et d’améliorer les conditions de travail de tout le monde et donc, de rendre l’établissement plus attractif. Il conviendrait parallèlement d’ouvrir des lits d’hospitalisation qui, seuls, sont à même de désencombrer les urgences.
Hervé CORRE