Démarrée il y a cinq ans, l’aventure s’achève à la fin du mois. La conjoncture actuelle et des prévisions économiques incertaines pour 2023 ont amené l’équipe de la Biocoop Belz’Saison à fermer la boutique à Nostang (Morbihan). Rencontre avec Julie Douard, responsable de la Biocoop Ti Stal Lostenk, qui fermera ses portes le 28 janvier 2023.
La conjoncture actuelle et des prévisions économiques incertaines pour 2023 ont amené l’équipe de la Biocoop Belz’Saison à fermer la boutique à Nostang (Morbihan), le 28 janvier 2023.
Manque de rentabilité
« C’est une triste nouvelle car ce projet avait un sens politique très fort : s’installer dans un bourg en proposant à la population des produits et de la nourriture de qualité. Nous avions une relation privilégiée avec la clientèle », déplore Julie Douard, responsable de la boutique.
« Le magasin n’a jamais été rentable, mais grâce à celui de Belz qui le reste, nous avons fait le choix de le maintenir ouvert. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus continuer. Nous devons protéger Belz, notre maison mère, précise-t-elle. 2023 sera une très mauvaise année pour le commerce, nous ne sommes pas les seuls dans ce cas. »
Une société coopérative de production (Scop)
L’équipe est composée de quatorze personnes. La Biocoop de Belz a le statut de Scop. Elle a été fondée il y a treize ans. « Chacun d’entre nous est salarié associé. Nous avons décidé ensemble la fermeture de Nostang », souligne Julie Drouard.
Emploi
Julie Drouard et Armel, qui gèrent le magasin, vont réintégrer l’équipe du magasin de Belz. « Nous n’allons cependant pas pouvoir reconduire deux CDD à Belz », regrette-t-elle.
Baisse de la consommation du bio
La crise du Covid a, comme dans tous les magasins de proximité, vu l’affluence de la clientèle augmenter. « On savait que ça allait doper les chiffres pendant cette période, mais pas sur le long terme. On voit partout une baisse de la consommation du bio. »
La filière biologique est en crise. Elle est impactée par la hausse du prix de l’énergie et celle des matières premières. « L’inflation oblige certaines personnes à modifier leur mode de consommation en se tournant vers des produits moins chers et de moins bonne qualité », constate Julie Drouard.
Épicerie solidaire
Julie Drouard et Armel font des propositions aux Nostangais. « Pourquoi ne pas créer une épicerie solidaire dans les locaux ? Elle pourrait être mise en place sous forme d’association comme il en existe un peu partout », propose-t-elle. Elle compte sur une motivation citoyenne.
L’avenir à Nostang
La Belz’Saison n’abandonne pas Nostang pour autant. « Depuis le début, la municipalité est à nos côtés. Pour nous, cette fermeture n’est qu’une difficile parenthèse. On attend que l’orage passe, on veut revenir à Nostang. Peut-être dans des locaux agrandis. Pour nous, le commerce est un moyen, pas une fin. »